Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/541

Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 338. — Coupe d’un terrain stratifié dans lequel on a creusé un puits artésien.


corce terrestre, ont été classés, suivant leur ancienneté, en terrains primitifs, terrains de transition, terrains secondaires, terrains tertiaires, terrains quaternaires, et terrains modernes, ou alluvions. Pour reconnaître l’aptitude de chacun de ces terrains à fournir de l’eau par voie de forage, il suffit d’examiner quel degré de stratification il présente. C’est là un criterium infaillible, puisque nous avons établi que la disposition par couches superposées est la seule qui se prête à la création des puits artésiens.

Les terrains primitifs sont bien rarement stratifiés. Certaines roches granitiques, comme le gneiss, occupant les assises supérieures et moyennes de cette formation, offrent, il est vrai, en dépit de leur nature ignée, une disposition analogue à celle des terrains d’origine sédimentaire, et l’explication de cette particularité a même donné lieu, parmi les géologues, à de nombreuses controverses. Ce n’est là, toutefois, qu’une stratification incomplète, inachevée, et dont la réalité est même niée par quelques auteurs.

Il existe des fissures dans certaines masses granitiques, mais elles sont ordinairement isolées, et ne communiquent pas entre elles, de sorte que les eaux d’infiltration s’y concentrent sur de petits espaces, et constituent, non des nappes souterraines étendues, mais des sources peu abondantes et multipliées, qui sortent du sol à une faible distance de leur point de filtration.

Les puits forés ne peuvent donc fournir qu’exceptionnellement de bons résultats dans les terrains primitifs. On peut en dire autant des terrains de transition (terrain silurienvieux grès rougecalcaire carbonifère et terrain houillernouveau grès rougezechsteingrès des Vosges).

Ce sont les terrains secondaires qui possèdent toutes les conditions requises pour fournir des fontaines jaillissantes. Les terrains secondaires (terrain conchylienterrain saliférienliasoolithecraie) affectent ordinairement la forme d’immenses bassins, où se rencontrent, à diverses hauteurs, des couches perméables, constamment