Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/522

Cette page a été validée par deux contributeurs.

souvenir des bontés de Dioclétien pour la cité d’Alexandrie. Cette colonne ne fut donc nullement érigée pour servir d’amer ; seulement elle remplit depuis longtemps cet office, et lorsqu’un navire s’approche de la côte égyptienne, les passagers aperçoivent avant tout autre édifice, la colonne de Pompée. Sa hauteur est de 29 mètres.

Les amers spécialement construits pour être utilisés comme tels, sont ou en charpente ou en maçonnerie. Dans le premier cas, ils présentent des formes très-variées. Ils se composent d’un échafaudage surmonté, tantôt d’un cadre rectangulaire, tantôt d’un disque, tantôt d’une pyramide supportant elle-même un voyant, c’est-à-dire une sphère creuse à claire-voie. Nous donnons ici (fig. 319, 320, 321, 322) les dessins de quelques-uns de ces amers en bois.

Quant aux amers en maçonnerie, ils consistent, suivant les circonstances, ou en un simple mur, appuyé par derrière à l’aide de contre-forts, ou en un bloc quadrangulaire. La forme cylindrique est rarement employée, parce qu’une partie du monument reste dans l’ombre, et qu’on l’aperçoit plus difficilement.

Pour la coloration des amers, on a adopté la règle suivante, fruit de l’expérience et de la pratique. Tous ceux qui se détachent sur le ciel, ou sur quelque autre fond clair, doivent être peints en noir, ou en couleur foncée. Au contraire, tous ceux qui se détachent sur les terres, c’est-à-dire sur un fond sombre, doivent être peints en blanc.

Après les amers, viennent les balises. On nomme ainsi, en langage maritime, des objets destinés à signaler des écueils sous-marins.

Il y en a de différentes sortes : en bois, en fer et en maçonnerie.

Balises en bois. — Les balises en bois sont des gaules, de 25 à 40 centimètres de diamètre. La manière de les fixer est très-variable, elle dépend essentiellement de la nature du fond.

Les balises en bois ont l’avantage de coûter peu à établir ; mais elles ne s’aperçoivent pas de loin, bien qu’elles soient généralement surmontées de ballons ou de voyants. Ajoutons qu’elles sont souvent emportées par la mer, ou par les abordages. Aussi ne pose-t-on plus aujourd’hui de balises en bois, et remplace-t-on successivement par des ouvrages plus solides, toutes celles qui existaient autrefois sur quelque point de nos côtes.

On désigne sous le nom de balises flottantes, des gaules en bois de sapin, dont l’une des extrémités est fixée, au moyen d’une chaîne en fer, à un poids gisant au fond de la mer, ou corps mort, et dont l’autre se dresse au-dessus des flots. Ces balises valent moins encore que les précédentes, et ne présentent quelque opportunité que dans les passes intérieures à fond mobile et dangereux.

Balises en fer. — Les balises en fer sont à une seule tige ou à tiges multiples.

Les premières sont rarement employées, attendu qu’elles ne sont guère supérieures aux balises en bois, si ce n’est sous le rapport de la durée.

Les balises à branches multiples se composent de trois, quatre ou cinq tiges en fer, scellées dans le rocher, et reliées par des entretoises et des croix de Saint-André. Elles sont ordinairement surmontées d’une claire-voie en tôle et d’un voyant. Elles ont le double mérite d’être beaucoup plus visibles et plus durables que les précédentes.

L’une de ces balises est représentée ici (fig. 323). Elle a été établie au nord de l’île d’Oléron, sur un rocher élevé de 2m,77 au-dessus du niveau des plus basses mers et de 3m,43 au-dessous de celui des plus hautes. Le sommet de la construction domine le rocher de 13m,80. En moins d’un mois, le travail a été terminé, et les dépenses ont atteint la somme de 20 948 francs. L’édifice, peint en rouge, s’aperçoit à une grande distance,