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rieur de la lanterne et la traversent dans toute sa hauteur. L’appareil et la lanterne réunis, pèsent environ 830 kilogrammes.

Il existe ordinairement au pied du mât, une cabane destinée à recevoir la lanterne pendant le jour, et à la protéger contre les intempéries, lorsqu’il est nécessaire d’y toucher, soit pour le nettoyage, soit pour l’allumage.

Dans l’entre-pont sont disposés les logements et les magasins. À l’arrière se trouve le salon, avec quatre cabines, l’une pour le capitaine, une autre pour son second, et les deux dernières pour les ingénieurs qui peuvent se trouver contraints de coucher à bord. À l’avant sont les cabines des matelots ; au centre, les divers magasins.

On aura une idée plus exacte de la distribution intérieure d’un ponton de feu flottant par l’inspection des figures 317 et 318 qui représentent celui du Ruytingen. La figure 318 est une élévation latérale du vaisseau ; la figure 317, un plan de l’entre-pont. Voici la légende de ce dernier dessin :

Fig. 317. — Plan de l’entre-pont du phare flottant français le Ruytingen.

A, salon ; B, B, cabines du capitaine et du second ; C, C, cabines réservées ; D, soute aux biscuits ; E, office ; F, magasin pour le service de l’éclairage ; G, cambuse ; H, magasin ; I, poste de l’équipage ; J, J, cabines des gardiens ; K, magasin pour l’entretien du navire ; L, atelier de charpentier ; M, M, dépôts ; N, machine de rotation ; P, escalier.

Le modèle de ce feu flottant figurait à l’Exposition universelle de 1867.

Nous emprunterons la description du Ruytingen, véritable type des phares flottants français, à M. Léonce Reynaud. Le savant directeur du service des Phares donne sur ce bateau-phare les détails circonstanciés qui vont suivre, dans le Catalogue des produits envoyés à l’Exposition universelle de 1867, par le Ministère de l’agriculture, du commerce et des travaux publics.

« Deux feux flottants, dit M. Léonce Reynaud, sont mouillés dans la rade de Dunkerque : le premier en venant du nord, celui de Mardick, est à feu fixe rouge ; le second, désigné sous le nom de Ruytingen, présente un feu également rouge, mais à éclipses qui se succèdent à des intervalles de 30 secondes. Vus l’un par l’autre, ils donnent le gisement de la rade de Dunkerque, depuis son entrée à l’ouest jusqu’à une certaine distance à l’est du port ; vu par le phare de Dunkerque, le feu de Ruytingen signale aux navigateurs venant de l’ouest la direction à suivre pour arriver à l’entrée de la rade, et vu par celui de Gravelines, il jalonne un chenal large et profond que suivent les navires venant du nord.

« Ces deux feux sont allumés depuis le 15 novembre 1863.

« Le modèle exposé est celui du feu flottant de Ruytingen.

« Les dimensions principales du navire sont :

« Longueur totale sur le pont en dedans de la contre-étrave et des jambettes de l’arrière, 25 mètres ;

« Largeur totale sur le pont, au maître bau, de dedans en dedans de la membrure, 6m,50 ;

« Creux au maître bau, du dessous du pont à la virure de vaigrage contre la carlingue, 3m,75 ;

« Hauteur d’entre-pont, 2m,30.

« Le tonnage est d’environ 150 tonneaux.

« Le bâtiment est mouillé sur fond de sable par 11 mètres d’eau de basse mer.

« On a adopté, pour l’ancrage, le système dit d’affourchage, comme offrant plus de sécurité, vu la station du navire, au droit d’un plateau sous-marin peu profond, où la mer se démonte très-vite dans les gros temps, et comme le plus favorable pour les cas où il s’agit de signaler des directions, attendu que ce mode de mouillage permet de limiter davantage le rayon d’évitement du navire. Il faut en effet allonger la touée dans les gros temps ; et dans ce