Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/505

Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 312. — Phare de l’Enfant perdu, en vue de la côte de Cayenne (Guyane française).

« Plus d’une fois, écrivait M. Vivian, conducteur des ponts et chaussées à Cayenne, il a fallu, pour établir un va-et-vient de débarquement, que des hommes robustes et courageux se missent résolument à la mer et portassent une amarre à la nage. Le risque d’être brisé sur les rochers n’était pas le moindre, car les squales abondent dans ces parages, Le ressac et les remous rendaient la navigation très-pénible ; plus d’un de nos hommes en est sorti blessé, et l’on peut dire que tous ont joué leur vie. »


CHAPITRE XII

la vie dans les phares. — les gardiens des tours.

On se figure aisément à quel degré doit être monotone la vie des gardiens des phares. Enfermés dans une tour solitaire, sans cesse occupés des mêmes soins et d’une besogne fastidieuse, combien tristes doivent être leurs journées et tristes leurs nuits ! Nous avons rapporté les règlements des gardiens des ports français ; ce sont à peu près les mêmes qui sont en vigueur chez les autres nations.

Dans les phares situés sur les côtes, les gardiens vivant avec leur famille, logés non dans la tour même, il est vrai, mais aux environs, peuvent se donner quelques distractions. La maison des gardiens est située, comme nous l’avons dit, à proximité du phare, sur le point le plus rapproché du littoral. Elle a une cour, un petit jardin, un caveau. La vie du gardien peut donc participer des douceurs de la vie de famille et du chez soi. Mais les phares situés en mer, ne se composant que d’une tour, ne peuvent recevoir que trois hommes. Les logements des gardiens sont alors établis