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la Hollande et l’Italie n’en possédaient qu’un nombre fort restreint ; la Turquie n’en avait pas un seul ; en outre, presque tous ces feux étaient de portée médiocre.

À partir de cette époque, la France ayant appliqué sur toute l’étendue de ses côtes, le système lenticulaire, exécuta, dans cette direction, des travaux considérables. Bientôt les autres nations européennes se mirent en devoir de l’imiter. L’activité fut si grande, qu’au 1er janvier 1867, on comptait sur le littoral anglais, 556 phares de divers ordres ; 291 sur le nôtre, l’Algérie non comprise ; 151 en Espagne, 145 en Italie, 115 en Hollande, 103 en Russie, 114 en Turquie et 413 aux États-Unis.

Dans l’espace de cinq années, de 1862 à 1867, le nombre des feux nouvellement installés s’est élevé à 68 pour l’Angleterre, à 37 pour la France, à 58 pour l’Espagne, à 53 pour l’Italie, à 21 pour la Hollande, à 31 pour la Russie et à 55 pour la Turquie.

NOM
de la puissance
maritime.
NOMBRE DE FEUX de divers ordres
au 1er janvier 1867.
DÉVELOPPEMENT
du littoral
en kilomètres.
ESPACEMENT MOYEN
des feux
en kilomètres.
France 
291 3 806 13,08
Grande Bretagne 
556 9 204 16,55
Espagne 
151 3 130 20,73
Italie 
145 5 473 37,74
Hollande 1 
175 1 685 14,65
Russie d’Europe 
97 11 955 123,24
Russie d’Asie 
6 16 798 2 799,61
Turquie d’Europe 
41 4 195 102,31
Turquie d’Asie 
73 6 251 85,62
États-Unis 
413 13 057 31,61
1 La plupart des feux de la Hollande, éclairant des canaux intérieurs, sont de très-faible portée.

D’après ces chiffres, il semble que le pays le mieux pourvu de phares, ce soit l’Angleterre. Cette illusion disparaîtra, si l’on compare la quantité des feux établis dans l’une et l’autre contrée, avec l’étendue des côtes qu’ils éclairent ; et c’est là évidemment le seul moyen d’apprécier exactement le développement comparatif de l’éclairage maritime chez les différentes nations. On verra par le tableau ci-joint, dressé par M. Léonce Reynaud, que la France occupe, sous ce rapport, le premier rang ; l’Angleterre ne vient qu’en seconde ligne.

Dans son Mémoire sur l’éclairage et le balisage des côtes de France, M. Reynaud a donné un état fort détaillé de nos feux maritimes au 1er janvier 1864. Il en résulte qu’à la date indiquée, le nombre de ces feux s’élevait à 275, dont 43 phares de premier ordre, 6 de second ordre, 35 de troisième ordre et 186 de quatrième ordre. Le nombre de 275 était complété par 5 feux flottants ; nous parlerons plus tard des feux de cette espèce.

Nous n’entreprendrons pas l’énumération de ces 275 phares, avec l’indication de leur position, du caractère des feux, de leur portée lumineuse, de la hauteur du foyer au-dessus du sol et des hautes mers, etc. Un pareil travail dépasserait le cadre de cette Notice. Nous nous contenterons de dire comment sont distribués les quarante-trois phares de premier ordre, sur toute l’étendue du littoral français.

En descendant du nord au sud, nous rencontrons d’abord le phare de Dunkerque, dans le département du Nord ; — le phare de Calais, — celui du cap Gris Nez, à 9 milles au nord de Boulogne, — les deux phares de l’embouchure de la Canche (Pas-de-Calais) ; — le phare de l’Ailly, sur le cap de ce nom, — le phare de Fécamp, — les deux phares de la Hève (Seine-Inférieure) ; — le phare de Fatouville (Eure) ; — le phare de la pointe de Barfleur, — celui du cap de la Hague (Manche ) ; — le phare du cap Fréhel, — celui des Héaux de Bréhat (Côtes-du-Nord) ; — le phare de l’île de Bar, — celui du Stiff, sur la pointe N.-E. de l’île d’Ouessant, — celui de la pointe de Créac’h, à l’extrémité N.-O. de la même île, — celui de l’île de Sein, celui du bec de Raz de Sein, et celui de Penmarc’h, sur la pointe de ce nom (Finistère) ; — le phare de l’île de Groix (Morbihan) ; — le phare de l’île