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d’un rouge beaucoup plus accentué que ceux-ci. C’est dans ces conditions seulement qu’on fait usage des feux rouges ; aussi aucun feu fixe de premier ordre n’est-il coloré. Donc, point d’incertitude pour le navigateur qui vient du large et qui tombe dans la sphère d’action d’un phare de grand atterrage.

Fig. 285. — Appareil d’éclairage d’un phare de troisième ordre, à feu fixe varié par des éclats.

En revanche, il n’y a aucun inconvénient à colorer les phares de premier ordre à éclipses, puisqu’ils sont déjà caractérisés par la durée des intervalles qui séparent les éclipses. Tantôt des éclats blancs et rouges se succèdent alternativement, tantôt un éclat rouge succède à deux éclats blancs. Par les temps de brume, la couleur rouge est toujours reconnaissable, puisqu’elle vient immédiatement après une apparition de lumière blanche.

La coloration rouge est également applicable aux feux fixes variés par des éclats sans éclipses. Comme ces éclats ont pour but de caractériser le phare et non d’augmenter sa puissance, on les remplace avantageusement par des apparitions fréquentes de lumière rouge.

La couleur verte est admise comme moyen de signal dans quelques cas très-rares, mais jamais seule ; on la combine avec la couleur rouge. On l’applique exclusivement aux phares de faible portée, parce qu’elle passe au blanc et s’affaiblit très-rapidement sous l’influence du brouillard. La commission a récemment adopté ce caractère pour un phare de troisième ordre, qu’il fallait soustraire à toute erreur d’appréciation possible : feu fixe blanc, avec des éclats alternativement rouges et verts de 20 secondes en 20 secondes.

La coloration de la lumière d’un phare s’obtient d’une manière très-simple, soit en se servant, pour entourer la flamme, d’une cheminée colorée en rouge ou en vert, en d’autres termes en prenant un verre de lampe rouge ou vert, — c’est le procédé employé pour les feux fixes, — soit en plaçant des lames minces de verre coloré devant ou derrière les lentilles qui ont pour mission de fournir les éclats de couleur, — c’est la méthode employée pour les phares à éclipses.

Nous terminerons ces considérations générales, par quelques remarques sur la portée des feux.

La portée de la lumière d’un phare dépend de deux éléments : l’intensité de la source lumineuse, et sa hauteur au-dessus du niveau de la mer. De là deux sortes de portées : la portée lumineuse, et la portée géographique.

L’intensité d’un feu se détermine par des