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piration du brevet, en 1816, dans le domaine public, ne concernaient, on va le voir, que des points secondaires du mécanisme.

Les lampes de Carcel ne contenaient qu’une seule pompe à double effet, pour produire l’élévation de l’huile. Cependant le mouvement du liquide ne pouvait être régulier avec une seule pompe. Aussi dans la plupart des systèmes perfectionnés qui se sont produits depuis que l’invention de Carcel est tombée dans le domaine public, a-t-on fait usage de deux pompes, chassant l’huile dans le même conduit.

La première lampe mécanique pourvue de ce perfectionnement, est celle que l’on connaît sous le nom de lampe Gagneau, et qui fut brevetée en 1817. Dans cette lampe, un mouvement d’horlogerie fait mouvoir alternativement deux tampons, qui, venant frapper le fond de deux petits sacs de caoutchouc, en font sortir, par une soupape, l’huile, qui s’y est introduite par son propre poids, en ouvrant une autre soupape. Mais, au lieu de se rendre directement au bec, comme dans la lampe Carcel, l’huile pénètre dans un petit réservoir plein d’air, et l’air, comprimé par l’arrivée de l’huile dans ce réservoir, oblige celle-ci à s’élever dans l’intérieur d’un tube vertical, qui la conduit au bec. L’ascension du liquide s’opère ainsi par un mouvement égal, continu, et ne présente aucune de ces intermittences que l’on remarque quelquefois dans la lampe Carcel lorsque, le ressort s’étant affaibli, la pompe ne fonctionne plus qu’avec lenteur.

C’est à peu près de la même manière qu’est construite la lampe de M. Gotten, qui, en raison de l’extrême simplicité de son mécanisme, de la régularité de sa marche, et de son prix, comparativement peu élevé, est aujourd’hui assez répandue.

On continue de désigner sous le nom de lampe Carcel, les lampes à mouvement d’horlogerie dans lesquelles deux sacs de caoutchouc remplacent les petits corps de pompe métalliques employés par Carcel. Comme le mécanisme de cette pompe sans piston ni soupape, est d’une espèce particulière, et d’ailleurs fort curieux en lui-même, nous le décrirons, avec le secours du dessin.

Fig. 26. — Mécanisme du refoulement de l’huile dans la lampe de Gagneau et de Gotten.

La figure 26 représente les petits sacs de caoutchouc M, N, qui sont employés dans les lampes de Gagneau et de Gotten, pour remplacer le corps de pompe de la lampe de Carcel. Ces deux petites ampoules, M, N, pleines d’huile et entièrement fermées, sont munies de deux petits tampons, O, P. En agissant sur ces tampons, on peut repousser ou tirer en avant les membranes qui ferment les capacités M et N. En effet, à ces deux petits tampons O, P, sont attachés deux leviers BO, PS, attachés eux-mêmes à un levier articulé, SB. Le levier VU, qui porte cette tige SB, est mis en action par le mouvement d’horlogerie, dont l’axe de rotation est représenté sur cette figure par la tige VX, pourvue d’une manivelle. Quand le mouvement d’horlogerie met en action la tige VU, le levier SB est alternativement poussé à l’intérieur du liquide et retiré en dehors, et, par conséquent, les tampons O et P, sont alternativement enfoncés dans le liquide, puis retirés. Ces deux mouvements suffisent, grâce à l’élasticité du caoutchouc, pour que la capacité de l’ampoule soit alternativement diminuée ou augmentée, ce qui produit le même effet que si le piston d’une pompe foulante parcourait cette am-