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Fig. 270. — Phare de Douvres, supposé de construction romaine ; et tour carrée du château de Douvres.


de Douvres fut transformée en église, qui prit la forme d’une croix, par l’adjonction de quelques bâtiments.

Au moyen âge, on donnait le nom de phares à de petites tourelles que l’on élevait dans les cimetières, et dont quelques-unes subsistent encore ; mais personne, à cette époque, ne s’inquiétait de l’éclairage maritime. Il fallut le grand mouvement du xvie siècle pour faire revivre sous ce rapport, comme sous tant d’autres, les saines traditions des anciens dont on s’était si malheureusement écarté.

Un monument qui, au moyen âge, eut une grande célébrité, et qui a beaucoup piqué la curiosité des antiquaires, est la tour de Cordouan, qui s’élevait à l’embouchure de la Gironde, pour éclairer l’entrée, toujours dangereuse, de ce fleuve.

Rien n’est plus mystérieux que l’histoire de la tour de Cordouan. Son nom même est une énigme. On s’accorde à penser que ce nom lui fut donné parce que les négociants d’Espagne, en particulier ceux de la ville de Cordoue, qui venaient charger des vins à Bordeaux, et y importer, en échange, des peaux et des cuirs, demandèrent et finirent par obtenir l’établissement de ce phare à l’entrée de la Gironde. De 1362 à 1370, s’éleva, sur un roc solitaire, situé près de la côte du Médoc, une tour qui, d’après beaucoup d’historiens de la province, n’était pas la première, mais remplaçait un autre édifice, encore plus ancien.

Quoi qu’il en soit, la tour de Cordouan fut bâtie au xive siècle, par les ordres du prince Noir (Edouard prince de Galles), chef de l’armée anglaise, qui occupait alors la Guyenne et régnait en souverain dans ce pays. Haute