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L’air qui pénètre dans la salle y arrive par la ligne médiane, et, comme il en sort par les parois latérales, après avoir parcouru le trajet que nous avons indiqué, il est bien forcé de changer continuellement et complétement l’atmosphère de l’enceinte. Tout cet air produit donc ici un effet utile. Tandis que, dans la ventilation par appel, une bonne partie de l’air, dont on constate l’issue par la cheminée, est entré par les joints des croisées et a rasé le mur, pour se rendre à l’ouverture d’appel, sans se mélanger à l’air de la salle ; ici, au contraire, tout l’air qui entre produit une ventilation efficace. Aussi, à volume égal d’air débité, la ventilation mécanique, établie dans les conditions précédentes, produit-elle plus d’effet que la ventilation par appel.

Voilà donc une des différences capitales dans les résultats fournis par les deux systèmes. Ce n’est pas la seule.

M. Grassi a trouvé que, tandis que le système par appel faisait entrer par les poêles 35 mètres cubes d’air par heure et par malade, la ventilation mécanique en donnait 115. Cette quantité d’air, déjà si grande, fournie par une machine faisant marcher un seul ventilateur, pourrait encore être augmentée dans une grande proportion, si des circonstances malheureuses, une épidémie, par exemple, exigeaient une ventilation plus énergique et une augmentation du nombre des lits contenus dans les salles.

Le générateur de vapeur sert encore à chauffer l’eau nécessaire aux malades. Il dessert le service des bains ordinaires et des bains de vapeur, et fournit l’eau chaude qui alimente la buanderie de l’hôpital. Des dispositions particulières permettent d’augmenter l’humidité de l’air injecté, quand il est trop sec en hiver, ou de le rafraîchir pendant les chaleurs de l’été. On peut, à volonté, ouvrir ou fermer les croisées, sans troubler la ventilation : la même quantité d’air pur entre toujours par la partie centrale de la salle.

Le chauffage mixte par l’eau et la vapeur, selon le système de M. Grouvelle, que nous avons décrit dans la Notice sur le Chauffage, marche ici avec une régularité parfaite. Il réunit, comme nous l’avons déjà dit, l’avantage du chauffage à la vapeur qui assure l’instantanéité de l’effet, et celui du chauffage à l’eau, qui tient en réserve, dans les poêles, de grandes quantités de chaleur.

De toutes les recherches et expériences comparatives qu’il a faites sur les deux systèmes de ventilation qui fonctionnent à l’hôpital Lariboisière, M. Grassi conclut que la ventilation produite par un agent mécanique doit être préférée toutes les fois que l’on peut utiliser, pour des chauffages divers, la vapeur qui sert à faire marcher le ventilateur.

La troisième méthode de ventilation établie dans les hôpitaux de Paris, est fondée, comme la précédente, sur le refoulement de l’air par un moteur. Elle fut apportée de Belgique par le docteur Van Hecke, qui en fit l’application à l’hôpital Beaujon et à l’hôpital Necker. Un ventilateur mécanique puise l’air pur dans les jardins de l’hôpital, le fait passer, en hiver, au contact d’un calorifère, et le lance dans les salles.

L’appareil de M. Van Hecke fonctionnait depuis plusieurs années, dans quelques édifices publics de Bruxelles, lorsque l’administration des Hôpitaux de Paris le fit établir, par l’inventeur, dans un des pavillons de soixante lits de l’hôpital Beaujon.

Le système de M. Van Hecke a pour base la ventilation par refoulement, moyen dont la supériorité est définitivement jugée. C’est donc là un point de départ dont la valeur absolue est acquise. Mais il présente encore une supériorité marquée, au point de vue de l’économie, sur les moyens mécaniques de ventilation qui sont employés par MM. Thomas et Laurens à l’hospice Lariboisière. On peut dire qu’avec ce système, la