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hiver, laisser toujours les fenêtres des prisons ouvertes, il faut nécessairement recourir à une ventilation artificielle. Nous demandons que, dans ce cas, on fasse usage des trois principes, dont nous avons démontré la supériorité : le moteur mécanique, l’excès de pression et la ventilation renversée.

Arrivons pourtant à l’examen du système de ventilation en usage aujourd’hui dans les prisons françaises. Nous parlerons surtout de la prison Mazas, qui est citée comme le type et le modèle du genre.

Nous avons décrit, dans la Notice sur le Chauffage, le système de ventilation de la prison Mazas, qui se rattache, qui est même intimement lié, en hiver, à celui du chauffage ; nous aurons donc peu de chose de nouveau à dire ici sur la ventilation de cet établissement.

Nous avons déjà donné (fig. 215, page 325) le plan et la description de la prison Mazas. Le lecteur est prié de se reporter à cette figure, pour avoir présentes à l’esprit les dispositions générales que nous allons rappeler.

L’air appelé des six grandes ailes, et de toutes les cellules, se réunit en un seul conduit souterrain qui passe ensuite dans une cheminée d’appel.

Ce système, on le voit, est assez simple, mais il n’est pas irréprochable. Y aurait-il une impossibilité quelconque, ou même une plus grande difficulté, à faire suivre à l’air la marche inverse à celle qu’il suit dans la prison Mazas, c’est-à-dire à le lancer du haut de l’édifice, à l’aide d’un ventilateur mécanique et de la ventilation renversée, pour le faire arriver de ce point central aux cellules ?

Évidemment, il faudrait alors supprimer le trajet par les conduits d’aisances. Cette disposition barbare serait remplacée avec avantage, par une suite de tuyaux spéciaux affectés au passage de l’air pur. Chaque cellule serait munie d’une cuvette syphoïde, dite à la méthode anglaise, sur laquelle les détenus seraient en droit de mettre le couvercle, et qui ne donnerait jamais d’odeur.

Avec la ventilation par pression, substituée à la ventilation par appel, l’air de la cellule s’écoulerait directement en dehors, par une ouverture percée à une hauteur médiocre au-dessus du parquet, tandis que l’air nouveau arriverait près du plafond, et à l’autre extrémité de la pièce. Il n’y aurait pas un circuit complet de l’aller de l’air pur et du retour de l’air vicié, comme aujourd’hui, mais simplement un trajet direct, de telle sorte, que s’il s’agissait de l’établir de toutes pièces, la méthode que nous suggérons serait encore la plus économique.

Comme le système suivi à la prison cellulaire de Mazas à Paris, c’est-à-dire la ventilation par appel provoqué par une cheminée, a été reproduit dans les autres prisons cellulaires de la France, nous ne nous arrêterons pas à décrire les modes de ventilation installés dans les prisons de Tours, de Vienne, de Fontainebleau, de Montpellier, etc.

Ventilation des hôpitaux. — La principale cause de la viciation de l’air, dans les salles d’hôpitaux, n’est pas, comme nous l’avons déjà dit, la présence du gaz acide carbonique dans l’air, mais bien plutôt l’accumulation des sporules miasmatiques, qui s’exhalent du corps de certains malades comme d’autant de foyers de pestilence.

Si l’on pouvait voir dans l’air d’un hôpital, comme dans un verre d’eau trouble, les détritus organiques et les sporules miasmatiques, germes des maladies, on n’aurait pas plus, nous pouvons l’assurer, le désir de respirer l’atmosphère des salles d’un hôpital, que celui de boire le verre plein de ce liquide.

Ils ont négligé le véritable problème, ceux qui, ne se basant que sur le calcul de la quantité d’acide carbonique produit par la respiration, ont pensé que, par l’introduction, dûment ménagée, de 20 ou 30 mètres cubes d’air frais dans les salles, par heure et par malade, ils composeraient un