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intervalles, comme dans la lampe de la France méridionale, tel était le problème à résoudre pour obtenir une alimentation d’huile continuelle, et pour supprimer l’ombre du réservoir, c’est-à-dire pour éclairer circulairement.

Le ressort et le mouvement d’une pendule appliqués à faire mouvoir les tiges du piston d’une petite pompe, ressort que l’on remontait au moyen d’une clef, et qui pouvait fonctionner toute une soirée sans s’arrêter, tel fut le système auquel Carcel eut recours pour construire la lampe mécanique, que nous avons maintenant à décrire.

Le mécanisme qui sert à refouler continuellement l’huile dans le tuyau d’ascension, est renfermé dans le pied de la lampe.

Ce mécanisme se compose de deux éléments : 1o le mouvement d’horlogerie, faisant mouvoir une tige qui actionne les petits pistons de la pompe foulante ; 2o le système de cette pompe foulante.

Le mouvement d’horlogerie n’exige aucune description particulière : c’est un mouvement de pendule ordinaire, que l’on installe dans le pied de la lampe, au-dessus du réservoir d’huile. Il est séparé de ce réservoir par une paroi de métal, qui ne laisse passer que la tige motrice. Sans entrer dans aucun détail sur cet appareil, de pure horlogerie, qui ne trouverait pas ici sa place, nous décrirons seulement le système de pompe qui est mis en action par ce mécanisme.

Fig. 24. — Mécanisme de la pompe foulante de la lampe Carcel.

La figure 24 représente la petite pompe foulante de la lampe de Carcel. Elle se compose d’une boîte quadrangulaire, placée dans le réservoir d’huile, au milieu duquel se trouve un tuyau de pompe, avec son piston P. Au-dessus du corps de pompe, est un espace, B, communiquant avec le tuyau d’ascension, A, lequel aboutit au bec. La paroi commune au corps de pompe et à cet espace, est percée, à ses extrémités, de deux ouvertures, a et b, garnies de soupapes, qui s’ouvrent de bas en haut. Il existe au-dessous du corps de pompe, deux autres cavités, C et D, sans aucune communication l’une avec l’autre. La paroi supérieure de ces deux chambres est percée de deux ouvertures libres, e et f ; enfin, la paroi inférieure de ces deux dernières chambres est percée de deux ouvertures, c et d, garnies de soupapes qui s’ouvrent de bas en haut. C’est le mouvement d’horlogerie, dont nous supprimons les détails dans cette figure, qui fait agir la tige GF du piston P. Nous représentons seulement la tige GF, qui, venant du mouvement d’horlogerie, fait agir ce piston, en passant à travers une boîte à cuir. Cette tige est pourvue d’une manivelle coudée, ce qui imprime au piston un mouvement de va-et-vient continuel dans le sens horizontal.

Quand le piston se meut de gauche à droite, l’huile contenue dans la cavité, F, ne pouvant pénétrer dans la chambre D, puisque cette chambre est pleine d’huile, et que la soupape d est fermée par la pression même que le liquide éprouve, passe dans la chambre B, en soulevant la soupape b. En même temps le vide que tend à produire dans la cavité E le mouvement du piston, fait fermer la soupape a et ouvrir la soupape c, de sorte que les chambres E et C se remplissent d’huile. Quand le piston revient, c’est-à-dire se meut de droite à gauche, la soupape a se lève, et l’huile de la chambre E passe dans la chambre B. Ainsi, l’introduction de l’huile dans la cavité B et dans le tuyau d’ascension, a lieu