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bouchant sur le toit, a un autre inconvénient. La présence de l’air dans les fosses, active beaucoup la fermentation putride des matières. Il semble que l’on ait cherché tous les moyens de faire rendre à ces causes d’infection la plus grande somme d’infection possible !

Ne vaudrait-il pas mieux débarrasser les maisons du hideux et barbare système des fosses permanentes, en usage à Paris ? Il suffirait, pour cela, de rejeter dans l’égout toutes les matières, liquides et solides, venant des cabinets d’aisances et de toutes les autres parties de la maison. Arrivées dans l’égout, ces matières seraient abandonnées à l’administration municipale, qui en ferait ce qu’elle voudrait. Elle pourrait les recueillir dans des tinettes, où les matières solides seules demeureraient retenues, tandis que les matières liquides s’écouleraient à l’égout. Elle pourrait diriger, par des conduits particuliers, ces matières, pour en retirer les substances actives utiles à l’agriculture.

Le premier de ces systèmes, c’est-à-dire le rejet à l’égout de toutes matières et la suppression des fosses, commence, il est juste de le dire, à être suivi à Paris, et il serait à désirer qu’il prît de l’extension. Avec ce système, les matières solides seules sont retenues dans les tinettes et utilisées ; mais quelle simplicité pour l’enlèvement de ces matières, qui s’opère par l’égout, sans que ni propriétaire ni locataire aient à s’en inquiéter ! Quelle économie de place, et quelle satisfaction d’être débarrassé de ces hideuses fosses permanentes, qui déshonorent une ville. Il est, d’ailleurs, probable qu’on emploiera un jour des tinettes munies de substances chimiques, qui retiendront les principes fertilisants, et ne laisseront passer à l’égout que des eaux presque inertes.

Ventilation des casernes, des lycées et des ateliers. — Est-il nécessaire maintenant de s’appesantir sur le mode de ventilation à adopter dans les casernes, les lycées, les ateliers ? Le lecteur peut leur appliquer ce que nous avons dit, à savoir : ventilation par refoulement à l’aide d’un ventilateur mécanique analogue à la vis de Mothes et d’après les dispositions que nous avons déjà représentées (page 377).

Nous dirons seulement qu’il faut veiller surtout à ce que le renouvellement de l’air soit suffisant. Dans les dortoirs des lycées et dans les chambrées des casernes, l’air fourni par les ventilateurs, ne devra jamais tomber au-dessous d’un minimum de 20 mètres cubes par heure et par personne.

On a constaté une diminution de la mortalité parmi les chevaux du gouvernement dans les écuries des casernes, depuis que les écuries sont ventilées. On peut conclure de cette expérience in animâ vili, que l’on verrait périr moins de jeunes enfants et de jeunes soldats, si l’on se décidait à prendre les mêmes précautions à l’égard de l’espèce humaine !

Dans les ateliers qui produisent des poussières, ou des vapeurs nuisibles, il faudra les expulser par le chemin le plus court, sinon par insufflation, au moins par appel. Nous renvoyons, pour les cas spéciaux, aux ouvrages ayant trait à chaque industrie.

Ventilation des mines. — L’aération des mines s’effectue le plus souvent d’après le mécanisme indiqué par la figure 259, qui est purement théorique. Une cheminée d’appel AB, placée à l’orifice du puits de la mine, aspire l’air vicié par le conduit C. L’air nouveau entre par les puits qui débouchent au dehors, et circule dans les galeries avant d’arriver à la cheminée d’appel.

Dans les mines de houille, où le dégagement du gaz grisou est à craindre, il y aurait grand danger d’explosion si on faisait passer l’air sur le foyer d’une cheminée d’appel. Ces mines sont donc ventilées à l’aide d’appareils mécaniques. Mieux vaudrait toutefois agir par pression que par appel, car chacun sait que le redoutable gaz inflammable, la terreur des mineurs, apparaît surtout quand la pression