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positions qu’il doit occuper. Deux cordons, a, a, sont destinés à permettre à l’observateur d’agir à distance sur l’instrument : l’un met le moulinet en mouvement, l’autre l’arrête quand l’expérience est terminée.

Il ne suffit pas d’une seule expérience pour connaître le volume d’air qui s’écoule dans un conduit de large section, parce qu’il s’y forme des veines de vitesses inégales. Il faut placer l’anémomètre à diverses hauteurs, et prendre la moyenne des vitesses obtenues. M. le général Morin a fait subir à l’anémomètre de M. Combes quelques modifications de médiocre importance, qui donnent seulement une facilité plus grande pour compter le nombre des tours décrits par le moulinet ; nous n’en parlerons pas autrement.

On a imaginé encore divers appareils destinés à rester en permanence dans les conduites d’air, et qui marquent d’une manière constante le volume gazeux mis en mouvement. Tous ces instruments ont été gradués par comparaison avec l’anémomètre de M. Combes.


CHAPITRE IV

la ventilation par aspiration et la ventilation par refoulement. — étude de la ventilation par appel. — cheminées d’appel. — leurs proportions. — leur foyer. — divers moyens d’échauffer l’air ascendant. — température et vitesse du courant d’air. — sens de l’appel. — avantages de l’appel exécuté par en bas.

On peut diviser en deux groupes les systèmes qui sont mis en usage pour opérer la ventilation : l’aspiration de l’air vicié au moyen d’un foyer, c’est-à-dire la ventilation exécutée par appel, et le refoulement de l’air vicié produit par une masse d’air pur, qu’on lance, par l’effet d’un moteur mécanique, dans la pièce à assainir.

Ce chapitre sera consacré à la ventilation par appel.

Si le lecteur veut bien se reporter à ce que nous avons dit du tirage en général, dans la Notice sur le chauffage, il comprendra sans peine le principe de la ventilation par appel.

Supposons que l’intérieur d’un édifice communique avec un canal vertical, d’une certaine hauteur, dans lequel on puisse échauffer l’air, par un moyen quelconque. Cet air, dilaté par la chaleur, tendra à s’élever ; il produira un tirage, qui appellera l’air extérieur dans l’édifice, et de cette manière, la ventilation sera établie.

Pour que le courant persiste, il faut, évidemment, que la chaleur soit continuellement fournie à l’air de la cheminée d’appel, et que les orifices d’accès de l’air extérieur demeurent suffisamment ouverts.

La ventilation pourra être accrue ou diminuée à volonté, si, les ouvertures d’entrée n’offrant jamais de résistance notable, on chauffe plus ou moins l’air à sa sortie ; et la ventilation sera régulière et constante, si rien ne change dans les conditions que nous venons d’exprimer.

La manière la plus simple de produire l’appel consiste à faire passer l’air de la cheminée d’appel à travers une grille chargée de houille ou de coke.

Telle est la disposition représentée par la figure 244.

L’activité du tirage dépend en grande partie de la hauteur de la cheminée. Aussi y aura-t-il toujours avantage à placer le foyer dans les caves de l’édifice, et à faire monter le conduit le plus haut possible au-dessus des combles. Il faut encore éviter que l’air vicié versé dans l’atmosphère, ne puisse être repris par les ouvertures d’appel de l’air pur, ou que, rabattu par les vents, il ne puisse incommoder les voisins. Toutes ces raisons conduisent à faire donner aux cheminées ventilatrices, comme aux cheminées d’usine, une élévation considérable.

Une section trop étroite obligerait, pour expulser un certain volume d’air en un temps