Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/365

Cette page a été validée par deux contributeurs.

d’hôpital. L’air extérieur pénétrait par l’ouverture A, située vers le bas du dessin, remplissait la première salle. Sollicité par l’appel, il glissait contre les pentes du plafond, et passait dans un canal coudé aboutissant dans la cheminée, B. Le même effet se produisait pour les salles des autres étages. Le foyer était placé dans les combles.

On ne fait pas beaucoup mieux dans nos hôpitaux modernes.

Vers la fin du siècle dernier, le marquis de Chabannes, gentilhomme français réfugié à Londres, qui s’occupait de répandre l’usage du chauffage par la vapeur d’eau, fit diverses inventions dans l’art du chauffage, inventions dont les Anglais, selon M. Ch. Joly, s’attribuèrent le mérite, et qui revinrent en France, comme importations anglaises.

Au commencement de notre siècle, l’Anglais Reid fit faire des progrès sérieux à l’art dont nous parlons. Il ventila la Chambre des lords, la prison de Pettenville à Londres, l’hôpital Guy et plusieurs autres établissements publics.

Vers le commencement de notre siècle, le chimiste d’Arcet donna aux principes de la ventilation une précision scientifique, et concourut puissamment à en faire comprendre l’importance aux savants.

Fig. 238. — D’Arcet.

Puis la nécessité d’une bonne aération étant universellement comprise, de toutes parts, et jusque dans les maisons particulières les moins riches, on chercha à s’en procurer les bénéfices. On perça les murs des salles, vers la partie supérieure, ou au niveau des planchers, pour établir des ouvertures qui pouvaient servir tantôt à l’arrivée de l’air pur, tantôt au départ de l’air vicié. On plaça dans les carreaux de vitre des fenêtres de petites hélices ventilatrices. Si l’on n’obtenait pas encore de cette manière une ventilation complète, on aidait du moins à la ventilation naturelle, qui toujours s’opère par les cheminées et par les jointures mal closes des portes ou des fenêtres.

La ventilation parfaite exige pour le passage facile et régulier de l’air, un orifice d’entrée et un orifice de sortie, entre les deux ouvertures, et, quelque part sur le trajet du courant gazeux, une force quelconque, agissant par appel, ou par pulsion, qui détermine le mouvement de l’air. La ventilation naturelle n’utilise, au contraire, comme force motrice, que la différence de densité entre l’air chaud et vicié et l’air froid venant de l’extérieur.

Divers dispositifs furent inventés pour faciliter la ventilation naturelle ; nous allons les décrire brièvement.

Supposons une salle complétement close, et sans cheminée, au plafond de laquelle serait percée une ouverture. Si la température intérieure, et c’est le cas ordinaire, est plus élevée que la température extérieure, il arrivera que l’air chaud ayant de la tendance à sortir, et ne pouvant passer au dehors qu’à la condition qu’un volume égal d’air extérieur le remplace, un double courant s’établira par