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chaude, nous faisons arriver, au moyen d’un tube, BCD, qui communique avec un générateur à vapeur, un courant de vapeur, l’eau qui remplit le récipient A, s’échauffera par la liquéfaction de cette vapeur, comme si elle recevait directement sa température d’un foyer. Si le circuit des tuyaux est disposé ainsi que nous l’avons montré en parlant des calorifères à circulation d’eau chaude, à air libre, la circulation s’établira dans les tuyaux du circuit FEG, et l’eau de ces mêmes tuyaux reviendra au vase A. Un vase d’expansion, M, comme dans l’appareil déjà décrit, établira la communication avec l’air.

La chaleur communiquée à ces vases chauffeurs, ou poêles à eau, par le courant de vapeur, se communiquera à la pièce dans laquelle ce poêle se trouve placé.

Le calorifère mixte de M. Grouvelle est donc le système de chauffage à l’eau chaude et à l’air libre, mais dans lequel, au lieu de chauffer directement l’eau avec un foyer, on la chauffe par un courant de vapeur.

Un calorifère ainsi composé réunit à la fois les qualités des calorifères à vapeur et celles des calorifères à circulation d’eau chaude. En effet, les tubes à vapeur portent, s’il le faut, à une très-grande distance, la chaleur produite par le combustible, et le poêle plein d’eau la répartit dans le rayon qui lui est propre, avec la régularité et la sûreté qui sont les avantages caractéristiques de ce système.

Il est facile, maintenant, de comprendre comment fonctionne l’appareil que M. Grouvelle a installé pour le chauffage de la prison Mazas.

Deux générateurs produisent la vapeur dans un vaste foyer. Dix-huit circuits de tubes conduisent cette vapeur aux dix-huit étages des six corps de bâtiments de la prison, et l’amènent dans un nombre égal de grands vases chauffeurs, pleins d’eau. La figure 217 donne la coupe d’un de ces vases chauffeurs.

Fig. 217. — Vase chauffeur de la prison Mazas.

La vapeur d’eau arrive par le tube ee, circule dans le serpentin SS, en échauffant l’eau, E, du poêle. Cette vapeur s’échappe du serpentin par le tube ff, pour aller se distribuer à d’autres poêles. Quant à l’eau chaude, elle sort du vase chauffeur par le tube B. Bientôt ce tuyau se bifurque, pour chauffer des deux côtés du corridor, les cellules du même étage. Les tubes courent dans des caniveaux jusqu’au bout de l’aile du bâtiment, reviennent parallèlement à eux-mêmes, et l’eau ramenée par les tubes gg, hh, rentre dans le vase chauffeur par les ouvertures m, n.

Un vase à expansion est placé au point le plus élevé de chaque circuit, et des compensateurs sont placés sur les trajets rectilignes des tuyaux, pour éviter les effets fâcheux de la dilatation.

La figure 218 fait voir les vases chauffeurs placés dans les trois étages de la même aile de la prison Mazas. DD, sont les vases chauffeurs parcourus par le courant de vapeur qui