Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/316

Cette page a été validée par deux contributeurs.

sort plus que de la vapeur pure, on ferme le robinet, et tout l’air est expulsé.

Quand les tuyaux sont très-larges, il devient difficile d’en expulser l’air, parce que le volume à chasser est plus considérable, et que les tuyaux sont plus longs à chauffer. Cela est si vrai que, pour certains calorifères, on est obligé de laisser ouverts les robinets des souffleurs pendant toute la durée du chauffage.

L’air, quand il persiste à l’intérieur du calorifère à vapeur, a l’inconvénient d’isoler, comme nous l’avons dit, la vapeur de la paroi métallique, et d’empêcher ainsi son refroidissement et sa condensation. Un calorifère dont les tuyaux seraient constamment matelassés d’air, ne chaufferait que très-peu, et serait presque inutile.

Fig. 203. — Soupape du calorifère à vapeur.

Pour ne pas chauffer inutilement toutes les salles de l’édifice, on n’amène la vapeur que là où la chaleur est nécessaire ; les autres circuits sont fermés à l’aide de soupapes. La figure 203 montre la disposition d’un système très-commode de soupape, importé d’Amérique, et aujourd’hui fort employé. La soupape, D, est pourvue d’une vis, H, portée sur une tige C, que l’on manœuvre avec une manivelle. La tige de la manivelle traverse une boîte à étoupes EG. La lumière du tuyau AB est coupée par un diaphragme métallique élastique coudé, abc. Quand on veut établir la communication du tuyau avec le reste du circuit, on tourne la manivelle qui presse le diaphragme et découvre la lumière du tube. Si l’on veut interrompre la communication, on tourne la manivelle dans l’autre sens, pour laisser agir l’élasticité du diaphragme métallique, qui, se relevant, ferme le tuyau.

Ces soupapes sont reliées aux tubes, par des joints, dans les points convenables.

Sous l’influence de la chaleur, les tuyaux se dilatent et s’allongent. L’accroissement dans le sens du diamètre est insignifiant, et ne doit pas entrer en ligne de compte ; mais l’allongement vertical est fort sensible. Dans la plupart des cas, il faut y songer et y pourvoir en mettant l’appareil en place.

On calcule qu’une longueur rectiligne de 20 mètres de tuyaux de fonte, s’accroît d’un peu plus de 2 décimètres pour une différence de température de 100 degrés. La force avec laquelle cette dilatation s’opère, est énorme, et s’y opposer serait insensé. Les murs les plus solides seraient renversés, ou bien les tuyaux se briseraient. C’est ce qui arriva quand on posa les tubes du calorifère à vapeur qui fut établi au palais de la Bourse de Paris, sous la direction d’une commission dont d’Arcet faisait partie. Les tubes n’ayant pas tout l’espace voulu pour leur allongement, vinrent presser contre les bâches pleines d’eau, et les brisèrent.

Les tubes verticaux, en s’allongeant, tendent à soulever les extrémités des colonnes horizontales des tubes qui y aboutissent. Si les portions soulevées sont suffisamment longues, les tubes peuvent se rompre, ou les joints se séparer. Il faut donc absolument établir sur le trajet des tubes porteurs de vapeur des compensateurs.

On donne ce nom à certaines parties du circuit, destinées à subir, sans se rompre, tout l’effort de la dilatation. Tel est l’appareil représenté par la figure 204. Les deux tuyaux A et B sont reliés par les deux petits tubes de cuivre EGF et E′G′F′, lesquels