Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/312

Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 199. — Système de chauffage à la vapeur de la fabrique de soie de Watford.


plus coûteuse que celle d’un calorifère à air chaud, et elle doit être dirigée par un architecte habile. Nous ne voyons là d’ailleurs rien à regretter. Il faut, au contraire, s’applaudir que ce système de chauffage des habitations ne soit pas tombé, comme celui des calorifères de cave, dans le domaine d’industriels ignorants, qui font plus de mal que de bien avec leurs appareils mal construits, et qui ne chauffent les appartements qu’à la condition de vicier ou d’empoisonner l’air respirable.

Nous emprunterons (fig. 199) à l’ouvrage de Tredgold, une planche représentant deux coupes longitudinales d’une fabrique de soie, ayant appartenu à MM. Shute et compagnie, et située à Watford, dans le comté de Hest.

Cette fabrique était d’abord chauffée par treize poêles en fer. Les nombreux tuyaux de ces poêles déversaient la fumée par les fenêtres ou par les toits. En 1817, les propriétaires firent construire le calorifère à vapeur par MM. Bailey, d’Holborn, et cet appareil marcha d’une manière très-satisfaisante.

La chaudière qui fut installée dans un hangar, était de la capacité de 1 076 litres. Un premier tuyau vertical B portait la vapeur jusqu’au haut de la maison dans le réservoir R. Quatre tuyaux, D, D, D, D, embranchés à angle droit sur ce tuyau vertical, couraient dans les quatre étages, jusqu’à l’extrémité de la fabrique. On les avait suspendus au plafond, parce que, les machines encombrant les salles, on n’avait pas trouvé d’autre place. Leurs diamètres étaient inégaux ; ils décroissaient depuis l’étage le plus élevé jusqu’au rez-de-chaussée. La vapeur se condensait dans ces différents tuyaux, et grâce à une légère pente, l’eau s’écoulait dans le tuyau, CC, et retournait à la chaudière, A.

Le réservoir, R, était rempli d’eau que la vapeur chauffait, et qui servait dans la fabrique à différents usages.

« Il y avait très peu de facilité pour l’arrangement de cet appareil dans cette fabrique, depuis longtemps construite, et encombrée par des machines, dit Tredgold ; cependant celui qu’on y a placé n’en a pas moins de très-grands avantages, il a premièrement celui d’avoir diminué considérablement la prime d’assurance que les propriétaires payaient pour la fabrique ; 2o celui de s’être débarrassé de la fumée, de la suie, des cendres et de la poussière qui nuisaient auparavant beaucoup à la soie ; 3o d’économiser du combustible, et d’exiger moins de soin pour le feu ; 4o de donner une cha-