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par l’ouverture supérieure, R. La combustion peut marcher ensuite pendant une journée entière.

M. Martin, ingénieur à Besançon, a imaginé un appareil semblable à celui de M. Walker, quant aux dispositions principales, mais qui possède, outre ces enveloppes, des espaces spéciaux réservés à la circulation et au chauffage de l’air appelé du dehors.

Cet air arrive par un tuyau muni d’un registre ; il passe au-dessous de la plaque du cendrier, monte dans l’espace annulaire qui environne le réservoir de coke, et s’écoule par les bouches de chaleur percées au haut de la paroi cylindrique extérieure. Quant à l’air destiné à la combustion, il entre par la porte du cendrier, traverse la grille, arrive entre la paroi du réservoir de charbon et la deuxième enveloppe ; un diaphragme percé d’un trou, le force à circuler avant qu’il trouve issue par le conduit de la cheminée.

Une boîte située au haut de l’appareil, est destinée à recevoir un vase rempli d’eau.

Quoique fort perfectionné, le poêle de M. Martin laisse encore à désirer. Ainsi le couvercle du réservoir de coke ne fermant pas, comme celui de M. Walker, par un joint à sable, l’occlusion n’est pas complète, tantôt la fumée trouve à s’écouler dans la pièce, tantôt, au contraire, l’air de la salle, appelé par un puissant tirage, pénètre dans le réservoir et fait brûler le coke ailleurs que dans le véritable foyer.

M. Hurey, d’une part, le docteur Arnott de l’autre, ont modifié ou perfectionné le système d’alimentation continue du combustible, dans des poêles particuliers, dont nous ne donnerons pas de description, parce qu’aucun n’est entré sérieusement dans la pratique, et que le premier type que nous avons représenté donne une idée suffisante de ce système.

Nous terminerons ce chapitre en parlant des cheminées-poêles.

Ces appareils (fig. 187), dont le nom seul est une définition suffisante, s’appellent aussi cheminées à la prussienne.

Ils se composent d’une caisse en tôle ou en fonte, renfermée dans un massif de brique, excepté à la partie antérieure, qui porte un tablier mobile. Tantôt le tuyau pour le dégagement de la fumée est court et horizontal, et verse les gaz et la fumée dans le bas d’une cheminée ordinaire, préalablement bouchée ; tantôt, au contraire, il est d’une certaine longueur, et s’élève verticalement jusqu’au haut de la pièce, comme le représente la figure 187, avant de s’aboucher dans le conduit. Dans le premier cas l’appareil se rapproche beaucoup de la cheminée, dans le second, il participe surtout du poêle.

Souvent une enveloppe métallique entoure le massif de maçonnerie. Souvent aussi la caisse intérieure contient une grille, pour l’usage de la houille ou du coke. Dans la pratique, d’autres différences peuvent encore s’établir, mais elles sont de peu d’importance.

Les cheminées à la Désarnod diffèrent des cheminées à la prussienne, en ce qu’elles utilisent une partie de la chaleur, pour chauffer l’air et produire une ventilation. Cet appareil de chauffage est, d’ailleurs, fort ancien. Il présente une certaine complication, et il faut le démonter en entier pour le nettoyer. Cependant ses dispositions sont excellentes, car des cheminées de ce genre fonctionnent encore très-bien, après soixante ans d’existence.

On construit aujourd’hui un assez grand nombre d’appareils sur le principe de la cheminée Désarnod, qui tient le milieu entre la cheminée et le poêle.

En résumé, les cheminées-poêles sont économiques et salubres. Elles montrent largement le feu, chauffent par rayonnement, comme les cheminées ordinaires, et donnent un rendement calorifique presque égal à celui des poêles.