Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/293

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la respiration des personnes qu’elle renferme, est décomposé par le fer, et de là résulte de l’oxyde de carbone, qui reste mêlé à l’air de la pièce, toujours mal ventilée quand elle est chauffée par un poêle.

Il faut ajouter que les poussières organiques qui flottent dans l’air, et qui tombent sur la surface rougie du poêle, étant détruites par l’action du calorique, peuvent également produire de l’oxyde de carbone.

On voit, en résumé, que tous les effets nuisibles résultant de l’usage des poêles de fonte ne se manifestent que quand le métal est porté au rouge, et que ces effets sont la conséquence de la facilité avec laquelle la surface des poêles de métal peut atteindre cette haute température. M. le général Morin en conclut, avec raison, que l’on préviendrait du même coup tous les inconvénients et tous les dangers inhérents à cet appareil de chauffage, en empêchant le métal des poêles d’atteindre la température rouge. Il conseille donc de garnir l’intérieur du foyer du poêle, de briques ou de terre réfractaire, qui, par leur mauvaise conductibilité, préserveraient le métal de l’excès du calorique, l’empêcheraient d’atteindre la température rouge, et préviendraient, par conséquent, tous les fâcheux effets, tant physiques que chimiques, que nous venons d’énumérer.

C’est là une excellente conclusion. Il ne reste plus qu’à persuader à nos fabricants de poêles, à nos fondeurs et à nos fumistes, de construire ces appareils de chauffage suivant le système recommandé par M. le général Morin, c’est-à-dire de les garnir, à l’intérieur, d’une enveloppe peu conductrice. Grâce à cette modification, on pourra conserver dans les habitations et les établissements publics, le vieux et classique poêle de fonte, sans avoir à redouter des inconvénients et des dangers dont il serait désormais impossible de mettre en doute la réalité.


CHAPITRE VIII

description des différentes variétés de poêles. — poêle d’antichambre. — poêle d’atelier. — détermination exacte de la surface de chauffe que doit présenter un poêle. — poêles allemands et russes. — poêles perfectionnés. — appareil de walker, martin, hurey, arnot. — les cheminées-poêles. — cheminée à la prussienne. — cheminée à la désarnod.

Après cette appréciation des avantages et des inconvénients des poêles en général, nous donnerons la description des différentes variétés de cet appareil de chauffage.

En France, on trouve des poêles dans les antichambres et même dans les salles à manger des appartements. D’autres sont employés dans les salles d’école, les bureaux, les casernes. Quelques-uns, enfin, par leur forme et leurs qualités, sont intermédiaires entre la cheminée et le poêle, et pour cette raison portent le nom de cheminées-poêles. La description de tous ces appareils fera l’objet de ce chapitre.

Fig. 181. — Poêle d’atelier en fonte.

Le poêle populaire, le poêle d’atelier, de casernes, de bureaux, etc., est un simple