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desséché et carbonisé, comme dans les anciens appareils.

La forme du foyer permet l’usage du bois placé sur des chenets ordinaires, ou de la houille et du coke, si l’on ajoute une grille.

La plaque du fond qui reçoit l’action directe de la flamme, est inclinée à un angle de 12 à 15 degrés, et le haut est disposé en forme de coquille, afin de réfléchir et d’utiliser le plus possible le calorique rayonnant. Les deux angles intérieurs, qui, dans les cheminées ordinaires, laissent passer de l’air frais, lequel ralentit le tirage, sont arrondis et abaissés pour diriger tous les gaz de la combustion vers une trappe, E, laquelle est placée très-bas et bien à portée de la main. Cette trappe sert, soit à régler le tirage, soit à empêcher, en été, les courants descendants, soit enfin à boucher hermétiquement les tuyaux, en cas de feu à la cheminée. Au-dessus, se trouve une plaque, ou chicane, mobile, G, qui est posée simplement sur des tasseaux, pour permettre un ramonage facile. Deux tampons latéraux donnent accès aux tuyaux de tôle, terminés par un tambour, qui servent à utiliser la fumée sur un long parcours, tandis que l’air chauffé va s’échapper dans la pièce par les grilles I, placées sur les côtés de la cheminée, aussi haut que possible. Le tablier mobile ordinaire, destiné à faciliter l’allumage, est renfermé dans une boîte en tôle, et en avant de la chambre de chaleur.

Cet appareil est d’une installation facile. Il ne change en rien l’aspect extérieur de nos cheminées ; il assure la ventilation dans des conditions d’hygiène les plus favorables, puisque la prise d’air extérieur a pour effet, non-seulement de supprimer à peu près les courants d’air froid qui se dirigent des portes et des fenêtres vers le foyer, quand cette prise n’existe pas, mais encore d’envoyer dans la pièce un courant d’air pur et modérément chaud, qui s’élève vers le plafond avant de revenir vers le foyer, c’est-à-dire de façon à traverser et à renouveler toutes les couches d’air de la pièce en assurant une bonne ventilation. Le combustible, dont on n’utilise d’habitude que 8 à 10 pour 100 comme chauffage, se trouve ici produire, selon l’inventeur, jusqu’à 30 pour 100 d’effet utile, tout en assurant une bonne ventilation.


CHAPITRE VI

pourquoi les cheminées fument. — action de la nature et de la forme du foyer et du tuyau. — de la suie. — des branchements. — du vent. — du défaut de ventilation. — de la pression barométrique. — de la température. — de l’humidité. — de l’électricité atmosphérique. — du soleil, etc.

Nous examinerons dans ce chapitre, les causes de la production de la fumée et le moyen de remédier à ce véritable fléau.

On dit communément qu’une cheminée fume quand les gaz de la combustion, l’air brûlé et chargé de vapeurs empyreumatiques, au lieu de s’écouler par l’extrémité supérieure des tuyaux, s’échappent par le bas et se répandent dans la pièce.

À la fin du siècle dernier, Franklin étudia quelques-unes des causes qui font fumer les cheminées. D’autres physiciens, parmi lesquels il faut citer Péclet, ont fait, à ce sujet, de nouvelles observations. Dans l’exposé qui va suivre, nous réunirons tous ces travaux, en y ajoutant quelques considérations qui nous sont propres.

Il faut d’abord examiner, parmi les causes de production de la fumée, celles qui sont inhérentes à la cheminée elle-même.

Si le foyer est trop avancé dans la pièce, la fumée, tendant à s’élever suivant la verticale, se répandra dans l’appartement, toutes les fois que le tirage ne sera pas suffisamment actif pour l’entraîner suivant la ligne oblique qui conduit au tuyau.

Les foyers en saillie présentent généralement ce défaut, au moment où l’on allume