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uniforme, jusqu’à ce que le courant l’entraîne dans le foyer.

Dans les cheminées ordinaires, l’aspiration de l’air par le tirage produit, quand la chambre est bien fermée, une diminution de pression barométrique, qui cause une impression désagréable, comparable à la sensation qu’on éprouve avant un orage. Au contraire, dans les cheminées que Péclet appelle ventilatrices, la large section du tuyau d’appel maintient la pression intérieure sensiblement au niveau de la pression du dehors, et rien de semblable ne peut avoir lieu.

La disposition représentée par la figure 164 a l’inconvénient de ne permettre le ramonage de la cheminée qu’à la condition de démonter le tuyau ventilateur.

Dans l’appareil représenté par la figure 165 et que l’on connaît sous le nom de cheminée Douglas Galton, du nom d’un officier du génie anglais qui l’a imaginée, le tuyau de tôle AC donne passage à la fumée. L’espace compris entre ce tuyau de tôle et la maçonnerie, reçoit l’air appelé par un conduit, B, qui va le prendre au dehors, et cet air, après s’être chauffé en léchant le tuyau de fumée, AC, se répand à l’intérieur de la pièce par la bouche supérieure. Ici le ramonage au fagot est aussi facile à opérer que dans une cheminée ordinaire.

Des expériences faites au Conservatoire des arts et métiers, sur deux cheminées de ce genre, construites pour les casernes anglaises, d’après les proportions données par le capitaine Douglas Galton, montrèrent que le volume d’air apporté par la ventilation est à peu près égal au volume emporté par le tirage ; que, quand le feu marche bien, l’air chaud, à son entrée dans la chambre, a la température de 33°. Le rendement calorifique de cette cheminée est de 35 pour 100 de la chaleur totale développée par le combustible[1].

La cheminée Douglas Galton est très-recommandée par Péclet.

M. Leras, professeur au lycée d’Alençon, avait présenté à l’Exposition universelle de 1855, une cheminée ventilatrice, ainsi composée. Plusieurs boîtes communiquant successivement les unes avec les autres, entourent le foyer. Celui-ci est très-avancé dans la pièce, et des plaques de cuivre poli qui garnissent ses côtés, augmentent encore le rayonnement. L’air du dehors entre dans la première boîte qui se trouve sous l’âtre, puis passe derrière le foyer, circule sur les côtés, et vient enfin se dégager par plusieurs bouches percées latéralement sur les jambages.

Un appareil remarquable, et qui s’est rapidement propagé dans les nouvelles maisons de Paris, c’est l’appareil à tubes pneumatiques de M. Fondet, qui est d’une installation très-facile et d’un effet calorifique excellent. Dans cet appareil, l’air appelé de l’extérieur, au moyen d’ouvertures qui correspondent à un canal pratiqué dans l’épaisseur des murs, et que les architectes d’aujourd’hui appellent, assez improprement, ventouse, vient circuler autour d’une série de tubes semblables à ceux d’un jeu d’orgue. Après s’être échauffé en traversant ces tubes, cet air est rejeté à l’intérieur de la pièce.

La figure 166 représente cet appareil en place. Une série de tubes de fonte, F, F, appliqués sur une plaque HH, remplacent la plaque du fond de la cheminée, et se posent avec un certain degré d’inclinaison. Deux capacités horizontales, C, A, sont séparées l’une de l’autre par la série de tubes étroits, F, F La capacité inférieure, C, communique avec une prise d’air extérieure, c’est-à-dire avec la ventouse, au moyen du canal D, placé sous le parquet. L’air attiré dans ce tuyau parcourt toute la série des petits tubes F, F, et après s’y être beaucoup échauffé, il se rend dans la capacité horizontale supérieure A, d’où il est déversé dans la chambre par une bouche de chaleur E qui s’ouvre sur le côté de la cheminée.

  1. Général Morin, Manuel pratique du chauffage et de la ventilation