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deux fois plus de chaleur qu’un poids égal de bois. Elles commencent à se répandre en France.

Dans les pays où le coke est à bon marché, il serait commode de modifier les cheminées ordinaires en leur donnant la forme anglaise.

On a proposé, de nos jours, quelques foyers à houille, à foyer découvert et à flamme renversée, qui, à cause de la saillie qu’on peut leur donner, utilisent plus de chaleur rayonnante que les foyers ordinaires.

L’ouverture de la cheminée ne présente que deux passages à l’air. Les passages sont séparés l’un de l’autre par une plaque de fonte horizontale. Sur la plaque et par l’ouverture supérieure, on introduit du menu combustible facilement inflammable, pour commencer le tirage, puis on ferme les registres. L’air est alors attiré par l’ouverture inférieure, qui n’est autre chose que la grille, et pousse dans la cheminée les gaz du charbon. Une fois le feu pris, et la colonne d’air du tuyau chauffée, le tirage marche bien et continue dans le même sens. Comme il n’entre dans la cheminée que de l’air traversant la grille, la combustion marche avec une grande vitesse, trop grande même à certains moments, mais que l’on peut régler avec le registre, en donnant un passage supplémentaire plus ou moins grand, par l’ouverture supérieure.

Avec ce système, le feu est difficile à allumer, et tant que le tirage n’a pas atteint l’activité suffisante, de la fumée peut se répandre dans la chambre. Ce sont deux défauts irrémédiables, qui nous dispensent de donner ici la figure de ces appareils.

M. Millet a imaginé plusieurs cheminées d’un mécanisme très-compliqué, qui n’ont obtenu qu’un succès d’estime. Le mieux combiné de ces appareils a pour principe de régler en même temps, et par un seul mouvement imprimé à un levier, l’arrivée de l’air sur le foyer, et la grandeur de l’orifice d’entrée de la fumée dans le tuyau. Lorsqu’on allume le feu et que le tirage est plus actif, il convient de diminuer ces deux ouvertures pour que l’air acquière une certaine vitesse ; quand le feu est bien pris, on les ouvre toutes grandes ; et on peut les refermer dans une certaine mesure vers la fin de la combustion. Le foyer est à flamme renversée.

M. Péclet a proposé un système très-simple de cheminée à flamme renversée, qui répond aux mêmes indications que la cheminée Millet. Une cloison verticale sépare le foyer du fond de la cheminée, son sommet s’élève jusqu’à la gorge, et la coupe en deux parties à peu près égales. Une ouverture qui peut être tenue fermée par une soupape, fait communiquer le foyer avec l’arrière-fond de la cheminée, et ouvre, par conséquent, une autre voie à la fumée. Quand on allume le feu, on ferme la soupape, et l’air brûlé n’a pour s’échapper que la moitié antérieure de la gorge, ce qui correspond à l’ouverture rétrécie de l’appareil de M. Millet ; et quand le feu est bien pris, on ouvre la communication, une partie de la flamme se renverse, passe dans l’arrière-fond, et toute la gorge sert au passage de la fumée.

Dans les foyers à flamme renversée, la combustion est plus complète que dans les foyers ordinaires ; mais ce principe, appliqué aux cheminées, ne donne pas de bons résultats, parce qu’une grande partie de la flamme est cachée, et que sa chaleur rayonnante n’est point utilisée. Vu le peu de succès qu’ont obtenu les appareils de cette espèce, nous nous dispenserons d’en donner les figures.


CHAPITRE V

les cheminées ventilatrices. — avantages et rendement calorifique. — appareil leras. — appareils à tubes verticaux ou horizontaux. — cheminée fondet. — cheminée de m. ch. joly.

Dans les cheminées que nous avons étudiées jusqu’ici, la chaleur rayonnante est seule utilisée. C’est le système de Rumford, dans le-