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de 4 pouces (0m,11), qui avance le foyer vers la chambre, et dont les jambages, blancs et inclinés, réfléchissent la chaleur. Il diminue aussi la dimension de l’âtre ab.

Un point semblait fort le préoccuper : par où pourrait entrer le ramoneur, alors que la gorge du tuyau ne serait large que de 4 pouces ? Rumford résolut la question par une « invention » bien simple. Vers le haut de la maçonnerie et à l’entrée de la gorge, une pierre (ik) est posée, sans ciment, dans un encastrement qu’elle remplit. Le ramoneur, pour entrer, ôte la pierre, et le passage est libre ; l’opération terminée, il remet la pierre en place.

Nous n’avons plus aujourd’hui pareil souci. Nos conduits de cheminées sont trop étroits pour admettre le corps du plus mince ramoneur. Les individus qui exercent cette industrie, pratiquent le ramonage à l’aide d’un fagot de minces lames métalliques, qu’on promène avec une corde, sur toute la longueur du tuyau, et de ce mode plus simple de ramonage, il résulte même une économie.

Tels furent les principes donnés par Rumford pour la disposition du foyer des cheminées. Aussi simples qu’efficaces, ils ouvrirent la voie aux nombreuses modifications qu’on n’a cessé de proposer jusqu’à nos jours. Seulement, comme nous l’avons dit, Rumford, ayant complétement négligé les bouches de chaleur dont plusieurs architectes avaient pourtant, avant lui, compris la nécessité, laissa son œuvre imparfaite.

Parmi les physiciens qui se sont occupés, dans notre siècle, de l’étude du chauffage domestique, il faut citer, comme tout à fait hors ligne, E. Péclet, professeur de physique à la Faculté des sciences de Marseille, ensuite à l’École centrale des arts et manufactures de Paris, enfin inspecteur général de l’Université, connu par un excellent Traité de physique, demeuré classique. Dans les derniers temps de sa vie, E. Péclet s’était consacré entièrement à l’étude expérimentale du chauffage. La chaleur considérée dans toutes ses applications, tant dans l’industrie que dans l’économie domestique, devint, entre ses mains, le sujet d’un nombre considérable de recherches, dont il consigna les résultats dans tous les recueils de sociétés savantes et industrielles, particulièrement dans le Bulletin de la Société d’encouragement pour l’industrie nationale.

Fig. 159. — E. Péclet.

Les immenses travaux de Péclet sur ces diverses questions ont été résumés par lui dans son Traité de la chaleur[1], livre fondamental pour l’étude de toutes les questions relatives au chauffage, et que nous aurons bien souvent à invoquer dans le cours de cette Notice.


  1. Traité de la chaleur considérée dans ses applications, 3 vol. in-8, 3e édition. Paris, 1860.