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courant vient à faillir, l’électro-aimant descend et se trouve placé dans la partie du solénoïde renfermant une plus grande épaisseur de fils, il est donc attiré avec plus de force, et le courant reprend son intensité. Si le courant a trop d’intensité, l’électro-aimant s’élève et se trouve en regard d’un contour moins épais de fils. En réglant par tâtonnement l’épaisseur à donner aux sections des fils, M. Gaiffe est parvenu à rendre l’usage de cet instrument d’un effet certain.

M. Du Moncel, qui se sert dans ses expériences du régulateur électrique de M. Gaiffe, l’a décrit comme il suit, dans un rapport à la Société d’encouragement (février 1866).

« il n’existe aucun mécanisme à échappement pour le rapprochement ou l’éloignement des charbons. Comme dans les autres systèmes de régulateurs, les porte-charbon sont parfaitement équilibrés quant à leur poids qui n’entre pour rien dans le fonctionnement de l’appareil, et leur glissement est rendu très-facile au moyen de quadruples systèmes de galets qui empêchent toute espèce de frottements directs. C’est au moyen d’un petit barillet et par l’intermédiaire de deux roues de diamètres inégaux engrenant avec des crémaillères adaptées aux porte-charbon, que se produit l’avancement des charbons, et c’est l’attraction, par une hélice magnétique, de la tige de fer terminant le porte-charbon inférieur qui détermine l’écartement nécessaire à la production du point lumineux.

« Ces deux organes sont disposés de manière à pouvoir être réglés dans leur action, le premier, au moyen d’un ressort d’une résistance différente aux différents points de sa longueur et que l’on bande plus ou moins ; le second, au moyen d’un enroulement particulier de l’hélice qui fait que, quand le fer du porte-charbon inférieur se trouve au plus bas de sa course et qu’il subit alors le moins énergiquement la force attractive de l’hélice, l’action magnétique développée par celle-ci est à son maximum. Cette disposition consiste, du reste, à échelonner les unes au-dessous des autres les différentes couches de spires de l’hélice.

« Grâce à cette double combinaison, il devient facile d’approprier l’appareil à toute espèce de pile, quelle que soit l’intensité du courant qu’elle produit, et la régularité de la marche de l’instrument se trouve maintenue, quelle que soit la longueur des charbons, On a, de plus, l’avantage que son fonctionnement est assuré dans toutes les positions qu’on lui donne, puisque la pesanteur n’intervient en rien dans son jeu.

« Un des avantages les plus importants du régulateur de M. Gaiffe résulte d’un petit dispositif qui lui a été ajouté dernièrement, et qui permet de déplacer comme on le désire le point lumineux sans extinction de lumière et sans aucun réglage ultérieur des porte-charbon ni de l’appareil. Ce dispositif consiste en un double pignon qui, en temps ordinaire, se trouve repoussé en dehors des roues conduisant les porte-charbon (par un ressort-boudin), mais qui, étant engrené avec ces roues par suite d’une légère pression, permet, à l’aide d’une clef, de hausser ou de descendre simultanément les porte-charbon sans changer en rien leur écartement. On peut, de cette manière, centrer facilement le point lumineux dans les expériences d’optique, et rendre les expériences avec la lumière électrique aussi faciles qu’avec la lumière solaire. »

Les figures 129, 130, 131, 132, représentent le régulateur de la lumière électrique de M. Gaiffe. La figure 129 est une vue en élévation de l’appareil, le cylindre en laiton qui enveloppe la base étant coupé pour laisser voir les organes du mécanisme. La figure 130 est une section horizontale passant par la ligne AB de la figure 129. La figure 131 est une section horizontale suivant la ligne IV, V de la figure 129. La figure 132 est une section verticale partielle correspondant à la figure 131.

La légende suivante fera comprendre le rôle et le fonctionnement des organes de cet appareil.

ABCD, cage cylindrique renfermant le mécanisme de l’appareil ; elle se compose d’une platine circulaire AB, reliée à une embase ou pied tronconique CD par quatre tiges ou colonnettes verticales. Une chemise ou enveloppe F, qui s’enlève par le haut, enferme le tout et se fixe à la platine AB, au moyen de deux vis G, placées aux extrémités d’un même diamètre.

H, porte-charbon supérieur ; il est formé de deux coquilles, entre lesquelles on pince et serre le charbon à l’aide d’une vis.

H′, porte-charbon inférieur, disposé comme le précédent.

I, tige cylindrique en cuivre, commandant le porte-charbon H, et se mouvant dans l’intérieur d’une colonne creuse, J, fixée verticalement sur la platine AB ; elle est terminée à la partie inférieure par une crémaillère, munie d’un retour d’équerre destiné à limiter la course ascendante.