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Fig. 111. — Fût métallique pour le transport du pétrole. Fig. 112. — Coupe du fût métallique pour le transport du pétrole.

CHAPITRE XXIX

mode d’exploitation des sources de pétrole. — transport et fret.

Dans les premiers temps de l’exploitation des gisements oléifères, le pétrole valait sur les lieux 15 centimes le litre. Le grand nombre d’exploitations nouvelles a fait baisser ce prix jusqu’à 5 centimes. Cependant on trouve encore de beaux bénéfices à recueillir 40 ou 50 000 litres par jour, de pétrole, valant 5 centimes au pied du gisement.

Aussi, certaines terres qui, en 1859, valaient à peine 125 francs l’acre, ont-elles acquis aujourd’hui une valeur de 75 000 et de 100 000 francs. Les chercheurs d’huile qui ne sont pas assez riches pour acheter un lopin d’une terre aussi précieuse, font avec le propriétaire, un bail de 99 ans, et lui cèdent le tiers des produits de la source.

Des compagnies se sont formées, pour pratiquer des sondages à forfait ; mais elles font payer leurs services assez cher : 30 francs par mètre courant, de 1 à 30 mètres, 45 francs de 30 à 60 mètres, et 60 francs pour chaque mètre, à des profondeurs plus considérables.

Les entrepreneurs français qui creusent des puits artésiens dans les bassins du nord de l’Amérique, ne demandent que 10 francs par mètre courant jusqu’aux profondeurs de 150 mètres. Leurs puits ont une section double des puits américains, bien que les terrains à traverser soient à peu près identiques.

Mais ce qui augmente le prix du pétrole, c’est le transport. Les routes qui conduisent des puits d’extraction aux ports les plus voisins, ou aux chemins de fer, ayant été improvisées, sont toujours dans un état d’entretien déplorable. En outre, les armateurs exigent un prix trois fois plus élevé pour le fret du pétrole, que pour les marchandises ordinaires. En effet, un navire qui a servi à transporter cette huile nauséabonde, est impropre à tout autre service, et il doit retourner vide en Amérique.

La plus grande partie du pétrole est encore transportée dans des barils de bois. Ce n’est que depuis fort peu de temps qu’on l’expé-