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vient d’être question, au Texas, en Californie, dans l’Illinois, etc.

En 1863, le seul port de New-York a exporté 218 540 barils de pétrole, tant brut que raffiné. En 1864, l’exportation s’est élevée à 496 050 barils. On peut évaluer à 2 millions de barils la quantité totale du pétrole embarqué par l’Amérique septentrionale, durant l’année 1868. Et la production va toujours croissant !

Les quatre ports principaux d’arrivage en Europe, sont, par ordre d’importance : Liverpool, Londres, Anvers et le Havre.

L’Angleterre reçoit, en outre, par quantités énormes, l’huile de Rangoun, et même du pétrole puisé sur les côtes d’Afrique.

Plusieurs régions de l’Europe, que nous signalerons plus loin, fournissent aussi du pétrole. Les immenses territoires de l’Asie, de l’Afrique, des Îles Océaniennes, renferment, sans doute, de larges réservoirs d’huile, que nous saurons un jour utiliser.


CHAPITRE XXVII

origine géologique des huiles minérales de pétrole.

Quelle est l’origine de ce produit liquide qui se trouve en si grande abondance dans les profondeurs du sol de divers pays ? On lui attribue généralement comme provenance géologique les vastes forêts qui couvraient le globe primitif. Tout annonce que ce sont les arbres et les grands végétaux de l’ancien monde, qui nous ont laissé ce précieux héritage. En certains pays, en Europe surtout, les grandes forêts de conifères et les marécages de la période houillère ont fourni le produit connu sous le nom de houille ; en d’autres pays, et surtout en Amérique, ces mêmes végétaux ont fourni, en même temps que la houille, ou à sa place, des liquides bitumineux.

Ces liquides, une fois formés, cheminent sous le sol, comme les eaux d’infiltration, entre deux couches imperméables ; ils peuvent donc se rencontrer en des points et sur des terrains fort éloignés des lieux où ils ont pris naissance.

Le pétrole n’est-il autre chose que le produit, à peine modifié, des résines propres aux grands végétaux conifères de l’ancien monde ? Cette origine n’aurait rien d’impossible, si l’on considère le peu d’altérabilité des résines. Dans ce cas, la matière végétale des arbres aurait disparu par le progrès des siècles, et la résine, moins altérable, se serait conservée.

Nous inclinons vers cette hypothèse, que nous émettons, d’ailleurs, d’après nos propres vues, car nous ne l’avons vue exposée nulle part.

Toutes ces hypothèses reviennent à attribuer les huiles minérales à une transformation chimique des matières organiques, opérée au sein de la terre, et c’est là, selon nous, la véritable origine de ces hydrocarbures naturels. Nous devons dire pourtant que plusieurs géologues veulent voir dans les pétroles, des produits d’éruption volcanique, c’est-à-dire attribuer à cette substance une origine toute minérale. M. de Chancourtois, géologue français, a été conduit à cette hypothèse par les alignements des principaux gîtes de naphte, de pétrole et d’asphalte, des diverses parties du globe, qui se feraient, selon lui, le long d’un tracé conforme aux théories de M. Élie de Beaumont ; mais l’explication qui attribue une origine organique aux divers bitumes, nous semble mieux d’accord avec les faits.

Il faut seulement ajouter que, quelquefois, ce sont des débris d’animaux qui ont pu fournir, en se décomposant, cette substance résineuse. En effet, les bitumes pétrolifères se rencontrent dans une assez grande diversité de terrains. On les trouve, non-seulement dans les terrains de la période houillère,