Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 4.djvu/171

Cette page a été validée par deux contributeurs.

tres cubes ayant passé par l’appareil. D’autres engrenages impriment le mouvement aux aiguilles des cadrans multiplicateurs, H, qui inscrivent les dizaines et centaines de mètres cubes. Enfin, une disposition trop longue à expliquer fait tourner le cadran horizontal L. L’objet de ce dernier cadran, c’est de montrer au consommateur les fuites qui peuvent se produire dans l’appareil. En effet, si, les robinets étant fermés, ce cadran continue de tourner, il indique par cela même, que du gaz traverse le compteur, et se perd sans arriver aux becs.

On remplit d’eau le compteur par l’orifice I, fermé par un bouchon à vis. Un siphon D, D′, régulateur du niveau, empêche de trop remplir l’appareil. Quand il faut verser l’eau, on ouvre le bouchon à vis J, et tant que l’eau ne s’écoule pas par cet orifice, on peut sans crainte verser encore. Si le niveau de l’eau baissait trop dans le compteur, la soupape à flotteur B se fermerait, et le compteur cesserait de fonctionner, car le gaz ne passerait plus.

Fig. 102. — Compteur à gaz, vue extérieure.

La figure 102 représente le compteur vu à l’extérieur. Le gaz pénètre dans le compteur par le tube A, il en sort par le tube M. L’ouverture J (fig. 101), quand on a retiré la vis qui la bouche, permet l’écoulement de l’eau versée en excès.

On doit s’assurer tous les mois, que le compteur a conservé son niveau. S’il y a une petite différence, due à l’évaporation de l’eau du compteur ou à la condensation de l’eau apportée par le gaz, on ajoute ou on retire un peu d’eau, après avoir pris la précaution de fermer le robinet de communication avec la canalisation de la rue.

Puisque l’eau est employée dans cet instrument, il doit être placé dans un lieu à l’abri de la gelée, qui arrêterait la marche de l’appareil par la congélation de l’eau. Il doit, de plus, être parfaitement de niveau, et établi plus bas que les becs qu’il doit desservir.

Chercher à démontrer la supériorité de l’éclairage au moyen du gaz sur les anciens systèmes d’éclairage, serait plaider une cause depuis longtemps gagnée. Nous nous bornerons donc à rappeler quelques chiffres qui donneront la mesure de sa supériorité.

Il est reconnu qu’un bec à gaz, de la dimension adoptée par les compagnies, et qui est équivalent à un fort bec d’Argand, consomme, par heure, terme moyen, 140 litres de gaz de houille, 58 à 60 litres de gaz de résine et 34 litres seulement de gaz d’huile. D’où il résulte que, pour une soirée d’hiver, commençant à quatre heures et finissant à onze, un bec consume : 980 litres de gaz de houille, 406 à 420 litres de gaz de résine, et 238 litres de gaz de l’huile. Or, d’après M. Péclet, le prix d’une heure d’éclairage, à lumière égale, en prenant pour terme de comparaison la lampe Carcel, qui brûle 42 grammes d’huile à l’heure, revient à Paris, savoir :

  centimes.
Celle obtenue
de la chandelle
des 12 au kilogramme 
 à
9,80
des 16 au kilogramme 
12,00
de la bougie de cire de 10 au kilogramme 
18,00
de l’huile, dans l’appareil le plus avantageux 
5,80
du gaz de l’huile ou de la houille 
3,90