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Fig. 76. — Les douze gazomètres de l’usine de la Villette.

On comprend qu’ici toute chaîne et tout contre-poids soient inutiles. À mesure que le gaz s’écoule par le tube B, le gazomètre s’abaisse, par son propre poids, dans la citerne pleine d’eau. Il est maintenu entre des piliers en fonte C, C, entre lesquels il s’élève ou s’abaisse.

Le gazomètre descend donc par son propre poids dans l’eau de la citerne DD′, laquelle a autant de profondeur que le gazomètre a de hauteur. Quand le gazomètre est entièrement vide de gaz, il est immergé entièrement dans la citerne. Pour le remplir de nouveau, on fait arriver le gaz par le haut, au moyen du tube articulé. Le gazomètre se remplissant de gaz, remonte peu à peu, en vertu de la légèreté spécifique du gaz hydrogène bicarboné.

Si l’on veut prendre une idée exacte de l’importance que présente à Paris la fabrication du gaz, et mesurer pour ainsi dire d’un coup d’œil, l’immense développement de cette industrie, il faut se rendre à l’usine de la Villette, la plus considérable des sept usines de la Compagnie parisienne, et parcourir le vaste espace consacré à l’emplacement des gazomètres. On verra alors, dans un terrain découvert, embrassant une dizaine d’hectares, douze gazomètres rangés comme en ordre de bataille, et dont chacun accumule dans ses flancs une provision de gaz qui suffirait à l’éclairage d’une soirée dans une petite ville.

La capacité de chacun de ces douze gazomètres, est de 10 000 mètres cubes. Leur hauteur est de 13 mètres, et leur diamètre de 32 mètres.

La figure 76 représente les gigantesques récipients à gaz de l’usine de la Villette.

Nous ajouterons qu’il existe à Paris des gazomètres plus vastes encore. L’usine de Saint-Mandé en a fait construire deux, renfermant, chacun, 25 000 mètres cubes de