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Fig. 69. — Atelier de distillation de la houille, à l’usine de la Villette, à Paris.


le tube de sortie du gaz de chaque cornue, débouche dans ce barillet. Le gaz sort du barillet par deux grosses conduites de fonte placées aux deux extrémités droite et gauche du barillet, pour se rendre au conduit collecteur général, et de là aux condenseurs.

On voit sur cette figure un ouvrier occupé à ouvrir une cornue pour la décharger. En effet, après quatre heures de distillation, la houille a fourni les produits qu’on lui demande. Alors un ouvrier, après avoir ouvert la cornue, s’arme d’un long ringard, forte tige de fer terminée par un crochet, attire à l’extérieur le coke encore brûlant et flambant, et le fait tomber, directement de la cornue, dans un chariot de fer. Ce chariot plein de coke embrasé, ce véritable véhicule de fer et de feu, est traîné à bras, par deux hommes, hors de l’atelier, et déversé dans la cour de l’usine, où d’autres ouvriers s’empressent de l’éteindre, en l’arrosant avec des seaux d’eau.

Quand la cornue est ainsi vidée, l’ouvrier la recharge immédiatement de houille nouvelle, et la ferme solidement, en tournant la vis dont sa tête est munie. Cette dernière opération de la recharge d’une cornue, se voit à droite du même dessin.

Le degré de la température à laquelle on soumet la houille, influe beaucoup sur la quantité et sur la nature du gaz produit. L’expérience a montré que la température la plus convenable est le rouge-cerise vif. À une température trop basse, ou élevée trop lentement, une partie du goudron se volatilise sans décomposition, et se condense dans le barillet, sans produire de gaz. Si la température est trop élevée, le gaz hydrogène bicar-