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Allemagne, comme un des hommes les plus compétents dans cette industrie. E. Spreng, fils d’un des fondateurs de la Société Badoise d’éclairage par le gaz, s’est surtout distingué par la construction d’usines indépendantes, et l’éclairage d’un certain nombre de fabriques.

Les fils de Knoblauch et de Schiele se jetèrent aussi dans les nouvelles entreprises. Ce dernier créa les usines de Hanau et de Crefeld, ainsi que la nouvelle usine de Francfort. Raup et Dölling ont construit six ou sept usines dans le Sud-Est de l’Allemagne. Kellner en a créé un plus grand nombre encore, surtout sur le Rhin, ainsi que Mayer, Franke, Ritter, Braud, Heiden et Richter, dans la Prusse Rhénane, en Westphalie et dans le Hanovre. Churstin a éclairé plusieurs villes des environs de Hambourg.

En résumé, l’Allemagne, qui dut emprunter, pour la création de ses premières usines à gaz, le secours de l’étranger, a su bientôt se passer des ingénieurs de l’Angleterre et de la France. Depuis l’année 1850, le rôle de l’étranger dans le développement de l’éclairage en Allemagne, a été insignifiant.


CHAPITRE XXI

description des procédés employés pour la préparation et l’épuration du gaz de l’éclairage extrait de la houille.

Toutes les matières organiques qui présentent dans leur composition, une prédominance de carbone et d’hydrogène, fournissent, étant soumises à une haute température, des gaz inflammables, doués d’un certain pouvoir éclairant. Mais les substances qui peuvent se prêter avec économie à la fabrication du gaz de l’éclairage, sont peu nombreuses. La houille est le composé qui présente, à beaucoup près, les meilleures conditions sous ce rapport. Les huiles de qualité inférieure, l’huile de poisson, les graisses altérées, la résine, donnent un gaz doué d’un pouvoir éclairant considérable, mais dont le prix de revient est assez élevé. La décomposition de l’eau au moyen du fer ou du charbon, fournit un gaz qui présente, sous le rapport de la pureté, une supériorité incontestable. Enfin, certaines matières organiques constituant des résidus sans emploi, telles que les graisses impures extraites des eaux savonneuses des fabriques de drap, la tourbe, la lie de vin, les débourrages de cardes et les huiles noires de schistes, peuvent encore servir à cette fabrication. Une substance bitumineuse, d’origine étrangère, le bog head, est tout à fait exceptionnelle pour la production du gaz. Elle fournit une quantité considérable d’un gaz doué d’un pouvoir éclairant extraordinaire. Mais c’est une substance rare et chère, et l’on ne peut en faire usage que pour des besoins spéciaux.

En définitive, la houille est, de toutes les substances que nous venons de nommer, celle qui présente les meilleures conditions, sous le rapport économique, en raison de cette circonstance tout à fait décisive, que la vente du coke qui forme le résidu de la fabrication du gaz, suffit à couvrir le prix d’achat de ladite houille. Examinons rapidement les procédés qui servent à la préparation du gaz de l’éclairage, au moyen de la houille.

Pour obtenir le gaz de la houille, on place cette matière dans de grandes cornues, disposées par groupes de sept, dans un large fourneau de briques. Ces cornues, qui peuvent contenir une centaine de kilogrammes de houille, ont à peu près la forme d’un demi-cylindre allongé. Leur section représente un rectangle à angles arrondis, de 66 centimètres de large et de 33 centimètres de haut. Elles sont en terre réfractaire et quelquefois en fonte. Les cornues de terre, qui coûtent environ un tiers de moins que celles de fonte, durent plus longtemps que celles-ci, et ne sont pas attaquées, à l’extérieur, par l’air et les