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de couleur jaune. Afin de pouvoir augmenter ou diminuer, selon les besoins et selon l’état du temps, l’intensité de la lumière ou du jour, on place devant la fenêtre éclairée par les vitres jaunes, un châssis, que l’on peut élever ou abaisser à la distance que l’on désire, au moyen d’une corde.

Fig. 43. — Cabinet noir du photographe, éclairé par des carreaux jaunes.

Après avoir exécuté toutes les opérations qui viennent d’être décrites, on a entre les mains un cliché négatif sur verre, qui peut servir au tirage des épreuves positives. Il faut seulement avoir le soin de le recouvrir d’un vernis qui maintienne l’adhérence parfaite de la couche de collodion sur la glace.

Si le cliché ne doit pas être conservé, on se contente de le vernir avec une dissolution de gomme arabique dans l’eau. Dans le cas contraire, il faut un enduit plus résistant. On obtient ce dernier enduit en dissolvant dans de l’alcool, un mélange de gomme laque et de gomme élémi. On peut encore se servir du vernis copal du commerce, auquel on ajoute de la benzine rectifiée.

Nous n’avons rien dit jusqu’ici, du temps de la pose. Il est, en effet, très-difficile d’en fixer la durée. Cette appréciation est excessivement délicate, et ne peut se faire qu’après une longue pratique, de la part de chaque opérateur. On ne peut donner que quelques conseils généraux ; le reste dépend de l’expérience du praticien.

Le temps de la pose doit varier selon l’intensité de la lumière et surtout la température ; l’exposition est beaucoup plus courte en été qu’en hiver, et en hiver, dans un lieu chaud que dans un atelier froid.

Si le sujet à reproduire présente des couleurs rouges, qui sont, au point de vue photogénique, dépourvues d’activité, il faut augmenter la durée de la pose.

Quand le temps de pose a été trop court, les parties noires du cliché sont à peine accusées, et l’on ne distingue aucun détail dans les ombres. On reconnaît, au contraire, que la pose a été trop longue, au ton rouge et uniforme du cliché, ainsi qu’au voile gris qui le recouvre. Dans l’un et l’autre cas, il n’y a aucun remède : il faut refaire un nouveau cliché négatif.

Le cliché négatif sur verre obtenu comme il vient d’être dit, sert à tirer les épreuves positives sur papier.

Les moyens qui servent à tirer les épreuves positives sur papier, sont plus simples et plus faciles à exécuter que ceux qui fournissent le cliché négatif sur verre. On tire les épreuves positives sur des feuilles de papier imprégnées de sel marin, qu’on plonge dans un bain d’azotate d’argent : il se fait, par double décomposition chimique, du chlorure d’argent impressionnable à la lumière, qui reste incorporé dans la pâte du papier, et de l’azotate de soude, qui se dissout dans le bain argentifère. En exposant à la lumière une pareille feuille recouverte d’un cliché négatif sur verre, on obtient une image positive, au bout d’un certain temps, que l’expérience apprend à déterminer.

Cette image présente généralement une belle couleur rouge, mais excessivement fugace et qui passe dans le bain de fixage.