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duellement. Si l’épreuve est de petites dimensions, on se contente de verser à sa surface la dissolution de sulfate de fer, et d’en recevoir l’excédant dans le même verre (fig. 41).

Fig. 41. — Développement de l’image négative sur la glace collodionnée.

Si elle n’est pas assez vigoureuse, on la renforce en la recouvrant d’une dissolution étendue d’acide pyrogallique, puis on la soumet à un lavage parfait à l’eau.

Fig. 42. — Lavage de l’épreuve après le développement.

Ce lavage s’opère à l’aide d’une pipette. La figure 42 montre comment on procède à ce lavage. Cependant le renforçage peut s’effectuer sans inconvénient après le fixage.

Après son développement, l’image doit être fixée, c’est-à-dire débarrassée de l’iodure et du bromure d’argent, qui n’ont pas été impressionnés par la lumière ; car ces sels d’argent noirciraient par l’action du jour et empêcheraient de conserver l’épreuve.

L’hyposulfite de soude et le cyanure de potassium, sont les composés employés pour le fixage. Cependant, il est prudent de s’abstenir, le plus possible, de l’emploi du cyanure de potassium, car ce sel est un des plus violents poisons que l’on connaisse. La plus légère écorchure aux mains, expose aux accidents les plus graves les opérateurs qui se servent de ce sel. D’ailleurs, le cyanure de potassium détruit facilement les demi-teintes des épreuves sur lesquelles on prolonge son action. Il faut donc lui préférer l’hyposulfite de soude, dont le seul inconvénient est d’occasionner quelquefois des taches.

Il existe un sel exempt de tous ces défauts ; c’est le sulfocyanure de potassium ou d’ammonium. Il jouit, au point de vue de la photographie, de toutes les propriétés des deux composés précédents, sans avoir les propriétés toxiques du cyanure de potassium. Le seul obstacle qui s’oppose encore à son emploi, c’est son prix trop élevé.

Le développement et le fixage doivent se faire dans l’obscurité. Comme il serait difficile de procéder à tâtons, on a d’abord toléré une bougie dans le cabinet obscur du photographe. Cependant, cet éclairage, si faible qu’il fût, avait des inconvénients, et l’on a fait l’heureuse découverte, qu’un cabinet obscur éclairé par des carreaux de couleur jaune, permet d’opérer en toute sécurité. La lumière transmise à travers les carreaux jaunes, étant absolument sans action sur les couches sensibles, permet de supprimer la bougie.

Nous représentons (fig. 43) le cabinet noir du photographe éclairé par des carreaux de vitre