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vers les parties transparentes du dessin, et lui fermera passage dans les portions opaques. Les rayons lumineux allant ainsi agir sur le papier sensible, placé au contact de l’épreuve négative, donneront naissance à une image sur laquelle les clairs et les ombres seront placés dès lors dans leur situation naturelle. On aura formé ainsi une image directe ou positive (fig. 29). Bien entendu qu’il faut fixer cette image définitive, comme on l’a fait pour le cliché négatif, à l’aide des agents fixateurs déjà employés pour l’image négative.

Fig. 28. — Spécimen d’épreuve négative.
Fig. 29. — Spécimen d’épreuve positive.

Les procédés qui servent à obtenir les épreuves positives, sont très-nombreux. On peut les diviser en quatre groupes principaux : Procédé au collodion humide, — procédé au collodion sec, — procédé à l’albumine, — procédé au papier sec ou humide.

Procédé au collodion humide. — Nous décrirons d’abord le procédé au collodion humide, qui est le plus généralement employé, tant à cause de la sensibilité des agents employés que de la simplicité des opérations.

Le collodion est le produit de la dissolution de coton-poudre dans un mélange d’alcool et d’éther. En s’évaporant, cette dissolution laisse un enduit visqueux, qui se forme en quelques minutes. Cette pellicule organique se prête merveilleusement aux opérations photographiques. Elle s’imprègne très-bien des sels d’argent ; et quand elle est mélangée d’un de ces sels, elle s’impressionne au contact des rayons lumineux avec une rapidité étonnante.

Le collodion est, disons-nous, le résultat de la dissolution du coton-poudre dans un mélange d’alcool et d’éther. Pour le préparer, on prend deux tiers en volume d’éther sulfurique et un tiers d’alcool, tous deux parfaitement purs. Il ne serait pas indifférent de changer ces proportions. Si l’éther est en excès, la fluidité augmente ; si, au contraire, c’est l’alcool qui prédomine, la viscosité est plus grande. Ce dernier cas serait d’ailleurs préférable, car l’éther, étant en plus grande quantité et s’évaporant plus rapidement que l’alcool, produirait des raies sur la plaque, par la dessiccation irrégulière du collodion. On prend 1 gramme de coton-poudre pour 100 centimètres cubes du mélange spiritueux.

Il s’agit maintenant d’introduire dans le collodion ainsi formé, les iodures et les bromures, destinés à fournir plus tard, par voie de double décomposition, des iodures et des