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cendent après leur éclosion, y trouvent des conditions favorables à leur développement ultérieur. Ces boîtes peuvent être accrochées à des cadres flottants, ou fixés à des piquets enfoncés dans le fond de la rivière, de manière à présenter au courant une de leurs extrémités, si ce courant est modéré, et un de leurs angles, s’il est trop rapide.

Pour les œufs qui s’attachent aux plantes aquatiques ou aux corps étrangers, M. Coste propose encore de les placer dans de petites cages en osier (fig. 564), qu’on enchâsse dans des cadres flottants. Ces cadres flottants sont maintenus, suivant les espèces d’œufs de poisson mises en incubation, soit à la surface, à l’aide de bouées de liége, soit au fond, en les fixant par un corps lourd.

Fig. 664. — Cage d’osier contenant des œufs fécondés, flottant à la surface de l’eau.

CHAPITRE XII

incubation et développement des œufs.

Nous avons dit que quelques heures, et pour beaucoup d’espèces, quelques instants suffisent pour qu’un changement notable se manifeste dans les œufs, ce qui est l’indice de leur fécondation. Nous avons montré les phases sommaires du développement des œufs. Nous ferons pourtant remarquer ici que la formation de cette tache, qu’on a appelée le germe, n’est pas un signe certain de leur fécondité ; car elle apparaît aussi bien sur les œufs stériles. Dans le principe, il y a toujours quelque incertitude, mais elle se dissipe bientôt. En effet, les œufs non fécondés blanchissent, deviennent de plus en plus opaques, ou bien gardent leur transparence, mais ne subissent aucun de ces changements intérieurs que nous avons décrits plus haut.

Le terme de l’évolution varie selon les espèces. Dans les conditions ordinaires, l’éclosion se fait tantôt au bout d’une semaine ou deux, tantôt vers le vingt-cinquième ou le trentième jour, tantôt seulement au bout de deux à trois mois.

La température et le degré de la lumière, ont une influence considérable sur le temps de l’incubation. On peut à volonté, en faisant varier l’intensité de la lumière, hâter ou retarder l’évolution des œufs, et même la suspendre complétement et détruire le germe. Il est donc nécessaire de connaître le degré de chaleur et de lumière le plus favorable à l’éclosion des diverses espèces, si l’on veut obtenir des résultats avantageux.

Le Brochet, qui fraie en mars, dans les eaux tranquilles, exige, pour la bonne incubation de ses œufs, une température de 6 à 8 degrés. La Perche, qui fraie depuis mars jusqu’à mai, demande une température plus élevée, 10 à 12 degrés. Les œufs de Carpe ne viendront à bien que dans une eau dormante de 16 à 20 degrés. Enfin ceux de la Tanche, qui fraie en juillet, ne se développent régulièrement que dans un milieu dont la température soit comprise entre 18 et 25 degrés.

Tandis que pour les poissons dont nous