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inverse : le premier piston rétrograde, et l’autre agit sur la terre contenue dans la seconde caisse. Pendant ce temps, l’ouvrier qui doit alimenter la machine recule le couvercle de la caisse vide, et à mesure que le piston rétrograde, jette de la terre dans la caisse, qui se trouve pleine quand ce même piston est revenu à son point de départ, et que le piston qui a travaillé est arrivé au bout de sa course. On referme le coffre, et le travail recommence. Avec cette machine, on peut fabriquer 12 086 tuyaux par jour.

Si la terre qu’on emploie n’a pas besoin d’être épurée, le moulage de 1 000 tuyaux reviendra à 70 centimes ; si la terre est impure et qu’on procède à l’épuration avec les deux caisses à la fois, la main-d’œuvre reviendra à 1f,20 pour 1 000 tuyaux ; si on fait des tuyaux d’un côté et qu’on épure la terre de l’autre, la main-d’œuvre sera de 1f,14 pour le même nombre de tuyaux.

La machine que nous venons de décrire est excellente, quand on ne veut faire annuellement qu’une faible quantité de tuyaux. Mais quand on veut en fabriquer un nombre considérable, il est bon d’employer la machine de Clayton, dont la construction est ingénieuse, la marche régulière, le travail excellent et économique. Elle est disposée de manière à produire l’épuration des terres, en même temps qu’à fabriquer les tuyaux.

Cette machine se compose de deux cylindres en fonte, qui reçoivent la terre et servent alternativement au travail. Ils sont ouverts par les deux bouts et reliés à un arbre vertical, autour duquel ils peuvent tourner. De plus une pédale sur laquelle s’appuie cet arbre, permet de les soulever séparément.

La tige du piston qui presse la terre est reliée en haut, à une pièce de fer, munie de branches verticales qui se terminent inférieurement en crémaillères, sur lesquelles agissent des pignons auxquels le mouvement de la manivelle est transmis par un système de roues dentées. La face antérieure de la caisse en fonte reçoit le moule, et la table recouverte de toiles sans fin portées par des rouleaux en bois sert à supporter les tuyaux que les archets coupent à la longueur voulue.

Voici comment fonctionne cet appareil. Tandis qu’un ouvrier fait descendre le piston dans le cylindre, pour comprimer la pâte, un autre ouvrier remplit le cylindre avec de l’argile qu’il tasse fortement. Quand le piston est arrivé au bas de sa course, on découvre une petite ouverture, pour permettre à l’air de rentrer dans le cylindre ; puis quatre tours de manivelle suffisent pour ramener le piston au haut de sa course. Cela fait, l’ouvrier qui se tient à l’arrière, agissant successivement sur les pédales, amène le premier cylindre sur une table, dans une position analogue à celle qu’occupait le second cylindre, et poussant ce dernier cylindre au-dessus de la plaque d’assise, le laisse descendre et l’y assujettit à la place du premier. Pendant qu’on fait de nouveau descendre le piston, l’ouvrier remplit le cylindre qu’il substituera tout à l’heure, de la même manière, au cylindre précédent quand celui-ci sera vide. Des aides manœuvrent l’appareil à couper les tuyaux, les enlèvent et les transportent au séchoir. Le travail marche presque sans interruption.

Avec cet appareil on peut faire 14 280 tuyaux en dix heures de travail.

Cette machine jouit d’un autre avantage précieux pour l’épuration des terres et la fabrication des tuyaux d’un diamètre assez considérable, c’est qu’on peut la faire travailler verticalement.

Un ouvrier se tient assis près de la machine, pour recevoir les tuyaux. Au moment où les tuyaux commencent à sortir, il y introduit un mandrin, et le laisse descendre jusqu’à ce que la poignée repose sur la plaque, et quand ils touchent au rebord de cet appareil, on les coupe avec un fil de laiton. Les tuyaux de 0m,06 et 0m,08 de diamètre seuls sont fabriqués verticalement.

Les machines à action continue ne peuvent