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mité opposée à celle représentée par la figure 504 des roues dentées de même diamètre, engrenant l’une avec l’autre ; de sorte que le mouvement imprimé au premier cylindre se transmet au second, et qu’ils tournent ainsi en sens contraire avec des vitesses égales.

L’axe de l’un des cylindres est ordinairement réuni à l’arbre moteur du manége par un genou à la cardan ; le manége ayant 7m,05 de diamètre, cet arbre moteur fait environ deux tours quand le cheval en fait un.

On place ordinairement les cylindres à 1m,80 ou 2 mètres au-dessus du sol, pour faciliter le service de l’enlèvement des terres.

Le produit journalier du moulin dépend de l’écartement des cylindres et de la nature de la terre. Dans les circonstances ordinaires, un moulin à un cheval fournit, par jour, l’argile nécessaire à la fabrication de 18 000 à 20 000 petits tuyaux. Nous devons dire cependant que ce moulin à argile est peu répandu.

Souvent on effectue la séparation des graviers dans le tonneau mélangeur lui-même (fig. 503), en plaçant à son fond une grille qui retient ces graviers, au moment où le mélange des terres va en sortir. Dans d’autres machines, on place ces argiles au-dessus du tonneau mélangeur, de sorte que la terre est déjà débarrassée des graviers avant de s’introduire dans cet appareil.

Passons aux machines mêmes qui servent à fabriquer les tuyaux.

Exercer sur la pâte, une compression, qui la force à passer à travers une ouverture percée dans une plaque, de manière à figurer le tuyau à obtenir, en d’autres termes à travers un moule métallique, tel est le principe de toutes les machines à fabriquer les tuyaux de drainage.

On peut diviser ces machines en deux catégories : les machines à action intermittente et les machines à action continue. Dans tous ces appareils, la terre est poussée à travers les moules, par deux cylindres lamineurs, qui la compriment.

Le principe commun des machines intermittentes les plus usitées, est de faire avancer, à l’aide d’une crémaillère, mue par un engrenage, un piston dans l’intérieur d’une boîte, dont la face opposée au piston porte le moule. Aussi les nomme-t-on généralement machines à piston.

Nous décrirons, à titre d’exemple, une machine recommandée par M. Hervé Mangon dans ses Instructions pratiques sur le drainage, et qui peut être considérée comme le type de ce genre d’appareils. On peut l’employer avantageusement quand on ne veut faire annuellement qu’une petite quantité de tuyaux, et un grand propriétaire pourra s’en servir quand il voudra fabriquer lui-même les tuyaux nécessaires au drainage de ses terres. Elle se compose (fig. 506 et 507) d’une caisse en fonte, aa, d’une capacité d’environ 34 litres, dans laquelle se meut horizontalement un piston, c, dont la tige est une crémaillère de fer. Cette tige se meut à l’aide de la manivelle M qui met en action un système de roues dentées et de pignons propres à multiplier l’effort du moteur. La caisse est fermée par un couvercle b qui glisse dans des rainures longitudinales.

La paroi antérieure de la caisse est fermée par une plaque de fonte, percée d’un nombre variable de trous, semblables au contour extérieur des pièces que l’on veut mouler, et portant chacun, en son centre, un noyau en fonte, dont la forme est appropriée au contour intérieur de ces mêmes pièces. Cette plaque de fonte constitue le moule, ou filière. La figure 509 montre, à une plus grande échelle, la face d’une filière à quatre trous propre à faire des tuyaux à section circulaire.

Revenons à la machine elle-même. On voit en avant de la caisse aa (fig. 506) une table horizontale AB, composée de plusieurs toiles sans fin, portées sur de petits rouleaux de bois très-mobiles. En sortant de la filière, les