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à-dire se laisser bien modeler, conserver les formes qu’elle aura reçues, ne pas se gercer dans son passage à travers les filières des machines. 2o Elle ne doit contenir aucune parcelle de craie pure, ou de pyrite de fer, qui, sous l’influence de la cuisson, pourrait faire éclater les tuyaux. 3o Elle doit se sécher facilement et également sans se fendre ni se déformer.

L’extraction des terres, doit se faire longtemps à l’avance, par exemple en automne, si on veut les employer au mois de mars de l’année suivante. On les expose, pendant tout l’hiver, à l’action des gelées et de l’air. Il est très-peu de terres argileuses qui ne se bonifient par ce moyen.

Quand la terre dont on dispose est pure et qu’elle a subi l’influence de l’air et des gelées, on se contente de la corroyer avant de la mettre en œuvre. Pour cela on la divise en fragments, et on la fait tremper pendant un ou deux jours dans une fosse plus ou moins profonde ; puis on la porte dans l’appareil nommé malaxeur, ou tonneau mélangeur, dans lequel le corroyage doit s’effectuer.

Fig. 503. — Coupe d’un tonneau mélangeur.

Cet appareil (fig. 503) se compose d’une caisse prismatique, AB, munie, à son centre, d’un arbre vertical, CD, autour duquel sont étagées des lames de fer, F, F, assemblées perpendiculairement à l’arbre. Quand l’arbre est mis en mouvement par un manége, par une chute d’eau, ou par une machine à vapeur, la terre comprimée descend, et sort par une ouverture pratiquée à la partie inférieure du tonneau.

Un couteau horizontal, G, situé au bas de cet arbre, sert à racler le fond de la caisse, et à empêcher la terre d’y séjourner. À l’extrémité supérieure de l’arbre CD, dont on n’a pu représenter qu’une partie sur la figure, s’adapte un levier auquel on attelle les chevaux si c’est à la force des chevaux qu’on a recours comme moteur.

Avec cet appareil les matières qui doivent concourir à la composition de la pâte argileuse sont parfaitement mélangées, divisées et comprimées. Avec deux chevaux, on peut préparer chaque jour la matière nécessaire à la fabrication de 20 000 petits tuyaux environ.

Quand on n’a pas de tonneau mélangeur, on peut faire marcher, c’est-à-dire piétiner le mélange des terres, par les ouvriers, comme on le fait encore dans quelques tuileries.

Les terres destinées à la fabrication des tuyaux, ne doivent renfermer aucun gravier de plus de 0m,001 à 0m,002 de diamètre. Avant de procéder au corroyage des terres dans l’appareil qui vient d’être décrit, on est donc souvent obligé de les épurer. Pour les sables et les terres franches assez maigres, et même quelquefois pour certaines argiles qui s’émiettent par la gelée et qu’on écrase ensuite facilement, il suffit de les faire passer à travers une claie de fer très-serrée.