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à 16 fr. les frais de transport des tuyaux nécessaires au drainage d’un hectare.

Il reste un dernier élément à considérer : c’est la dépense de main-d’œuvre. Elle comprend le creusement des rigoles, la pose des tuyaux, le remplissage des tranchées, l’apprêt des manchons, le transport des tuyaux le long des rigoles. Elle dépend, comme nous l’avons dit plus haut, de la profondeur des tranchées, de leur espacement, de la nature du sol, du taux des salaires et de l’habileté des ouvriers. Le prix de la main-d’œuvre est donc très-variable. M. Leclerc l’évalue en moyenne à 97 fr. par hectare. Si l’on ajoute aux dépenses dont nous venons de parler des frais divers, peu importants, et qui s’élèvent, en moyenne, à 4 francs, les frais de l’établissement du drainage par hectare s’élèveront ainsi, en moyenne, à 200 francs.

Résultats du drainage. — Si nous voulions donner une évaluation qui soit plutôt au-dessous qu’au-dessus de la vérité, nous dirions que les sommes employées en travaux, rapportent 10 p. 100 net. Cependant il existe plusieurs exemples de travaux qui ont rapporté 25 p. 100 et plus du capital engagé. M. Neilson a estimé que, dans les argiles fortes, le drainage augmente la production en céréales de 9 hectolitres par hectare. Des fermes ont doublé de valeur, sous l’influence de ce même procédé d’assainissement.

Les faits que nous venons de citer et qui appartiennent à la chronique agricole en Angleterre, sont parfaitement authentiques ; ils résultent d’enquêtes sérieuses, et nous pourrions aisément les multiplier. En Belgique et en France de semblables avantages ont pu être signalés, et ils ne sauraient laisser de doutes sur les bénéfices certains des travaux de drainage. Mais ces travaux doivent être exécutés dans de bonnes conditions, et ne pas être appliqués sans discernement à tous les terrains et dans toutes les circonstances. L’agriculteur doit peser avec prudence, et en connaissance de cause, les considérations qui devront le décider à recourir aux travaux de drainage ; car, selon l’expression de M. Hervé Mangon, « il ne suffit pas qu’il y ait amélioration abstraite, il faut encore que l’amélioration soit lucrative, » c’est-à-dire qu’elle puisse dépasser les intérêts des sommes employées aux travaux.


CHAPITRE VII

drainage des sources.

Dans tout ce qui précède, nous n’avons considéré que les opérations qui ont pour but d’assainir les terres imprégnées des eaux pluviales. C’est là le cas le plus ordinaire, la condition habituelle. Mais dans quelques circonstances, les terrains sont inondés par de véritables sources ; ou bien les eaux de sources viennent s’ajouter, en quantités surabondantes, aux eaux du fonds, et constituent alors une masse considérable de liquide, qui noie le sol. Le desséchement d’un terrain, ainsi occupé par de véritables sources, est une opération délicate, et qui sort des procédés ordinaires du drainage des terres arables. Cependant, comme ce cas peut se présenter, nous devons dire quelques mots des moyens qu’il faut alors mettre en œuvre.

La méthode générale pour opérer le drainage des terres occupées par des sources, revient à fournir aux eaux de cette espèce un écoulement régulier, qui les empêche de sourdre en différents points du sol, et à les évacuer, soit par des puits, soit en les amenant dans la région occupée par un réseau de drainage.

Les communications à établir entre les drains et les parties poreuses d’un terrain pénétré par les eaux de source, s’exécutent par l’une des méthodes suivantes.

Quand la profondeur de la couche perméable au-dessous du sol à assainir, n’excède