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époque très-favorable. À la fin de mars et au commencement d’avril, on peut drainer avantageusement les terrains dans lesquels les éboulements sont à craindre. Si l’on opère sur des terres enherbées, il faudra mener rapidement les travaux, de peur de compromettre le pâturage et la récolte des foins. Dans un assolement, les sols en pâture, en vieux trèfle, en luzerne à défricher, se prêtent facilement au drainage, à cause de la consistance des terres. En résumé, il faut profiter du moment le plus favorable pour occasionner le moins de dépense et pour rendre le plus vite possible à la culture, les champs assainis.

Reconnaissance du terrain. — L’étude du terrain, qui doit précéder toute autre opération, est délicate et importante. Le succès du drainage en dépend.

Le draineur parcourra la terre à assainir, en s’informant de la nature, de la dureté du sol, des difficultés du travail de la terre, soit après les pluies, soit après les sécheresses. Il tiendra compte de la végétation du sol et des indications qui lui seront fournies sur son humidité habituelle. Il remarquera si des sources jaillissent en quelque point ; s’il est des places où la végétation soit en retard ; si le sol est inégal, ondulé, creusé de vallées, etc.

Ces observations préliminaires seront complétées par l’ouverture d’une tranchée, au moins. On creuse également des trous, en différents endroits qu’on a jugés les plus propres à éclairer utilement l’agriculteur. Ces trous doivent avoir 3 mètres à 3 mètres 50 de côté, et environ 2 mètres de profondeur. Pour ne pas trop augmenter leur nombre, on fait, en outre, pour connaître si la composition géologique du sol est constante, des trous de sonde avec la sonde à main que nous avons représentée dans un des chapitres précédents (page 592). On l’enfonce de 0m,40 environ et on la retire, pour examiner la nature du sol ; on l’enfonce de nouveau de 0m,40, et on continue jusqu’à une profondeur de 0m,80 que l’instrument peut aisément atteindre.

Fig. 446, 447, 448, 449, 450. — Formes et dimensions de diverses tranchées de drainage.

On creuse la tranchée d’essai suivant la plus grande pente apparente du terrain. Si d’après les observations recueillies par ces divers sondages, on est fondé à conclure à l’uniformité du sol dans la totalité de la pièce qu’il s’agit de drainer, on pourra donner aux drains une profondeur uniforme. Si, au contraire, la constitution du sol est variable, la profondeur des drains devra varier également.

Il faudra souvent attendre plusieurs jours pour que l’eau puisse se frayer un chemin jusqu’à la tranchée d’essai, et pour qu’on puisse être fixé sur la nature plus ou moins