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a imaginé divers moyens de les rendre solidaires. Un des plus simples consiste à les relier par des manchons ou colliers, de 0m,75 de longueur, dans lesquels sont emboîtées les extrémités des tuyaux successifs (fig. 443). Suivant M. Leclerc, ces manchons sont très-utiles dans tous les sols, pour les tuyaux d’un petit diamètre ; ils donnent de la solidité aux conduits, ils les empêchent de se déranger. Dans les terrains légers, ils ne permettent pas aux matières terreuses de pénétrer dans les tuyaux. Toutefois, dans les terrains compactes, fermes et résistants, les tuyaux de 0m,06 à 0m,08 d’ouverture, qui servent à faire les drains collecteurs, peuvent, à la rigueur, être employés sans manchon.

Fig. 443. — Tuyau avec collier.

Le raccordement de deux lignes de drain s’effectue grâce à une ouverture circulaire pratiquée dans le plus gros tuyau, et dans laquelle on engage le plus petit (fig. 444).

Fig. 444. — Raccordement de deux tuyaux de drains.

Il arrive quelquefois que l’on a à raccorder deux lignes de drains de même diamètre. On fait alors ce raccordement au moyen d’un tuyau d’un diamètre plus fort, comme le montre la figure 445.

Fig. 445. — Raccordement de deux lignes de drains de même diamètre.

Pour éviter l’emploi des colliers et pour donner une sorte de solidarité aux tuyaux, on a proposé de terminer leurs extrémités par des lignes courbes, rentrant les unes dans les autres. Mais cette prétendue simplification n’est qu’une complication qui exige beaucoup d’attention de la part des ouvriers lors de la pose des tuyaux. L’emploi des manchons est bien préférable.

On a pris récemment en Belgique et en France des brevets d’invention pour une machine fabriquant directement à l’une des extrémités des tuyaux cylindriques, un renflement, destiné à remplir les fonctions de collier. Ces tuyaux présentent certains avantages économiques et pour le fabricant et pour le cultivateur.

On a proposé aussi de se servir de colliers criblés de trous pour rendre plus facile l’introduction de l’eau dans les tuyaux. Mais il a été démontré expérimentalement que l’eau trouvait toujours assez d’issue entre les points imparfaits des tuyaux.

On a proposé diverses formes de tuyaux autres que celle du cylindre ; mais les avantages de la forme cylindrique sont de toute évidence. Elle permet d’obtenir la plus grande section d’écoulement avec une quantité de matière déterminée. La section du tuyau peut être ainsi réduite à son minimum, car c’est la forme qui oppose au mouvement le moins de résistance, et dans laquelle la vitesse est le plus considérable. C’est encore la forme qui résiste le mieux aux chocs et aux pressions extérieures, en sorte que l’épaisseur des parois peut être réduite à son minimum.

En résumé, les tuyaux de poterie à section circulaire, sont de tous, les moins coûteux, les plus légers, les plus faciles à transporter, ceux qui occupent le moins de place au fond des tranchées, ceux qui s’obstruent le plus difficilement. Si donc les tuyaux sont de bonne qualité et si les travaux ont été exécutés avec soin, un drainage fait d’après ce système doit être d’une durée presque sans limites.