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seuse parisienne. On attribue l’exécution de ce réseau de desséchement aux religieux qui possédaient les terres de ce bassin avant Louis XIV.

Avec des briques ordinaires disposées au fond des tranchées, comme l’indiquent les figures précédentes, on a construit des conduits dont la durée peut dépasser un siècle. Ils conviennent mieux pour l’écoulement des eaux, et sont plus durables que ceux en pierres plates, mais ils sont coûteux et lents à construire.

Les drains construits avec des pierres ont rendu d’immenses services. Avant la généralisation du drainage, c’est ainsi que l’on établissait les canaux de desséchement, et nous avons vu dans le midi de la France pratiquer plusieurs fois des rigoles souterraines d’écoulement par ce procédé, que tout propriétaire peut mettre en œuvre. Aujourd’hui même, malgré le bas prix des tuyaux, le drainage s’exécute encore assez souvent avec des canaux formés de pierres. Il est donc de toute nécessité d’entrer à cet égard dans quelques explications.

Les meilleurs matériaux pour construire ces drains, sont évidemment des cailloux, ou des galets assez forts. À leur défaut, on emploiera des pierres bien débarrassées de terre et cassées de manière que les plus grosses puissent passer dans un anneau de 0m,007 de diamètre. De plus gros matériaux arrêteraient l’écoulement de l’eau. Les petits matériaux remplissent, d’ailleurs, plus également l’espace, soutiennent mieux les parois de la tranchée, et s’opposent plus efficacement aux ravages des taupes et des rats d’eau.

On ne doit pas casser les pierres sur le bord des drains, mais dans des chantiers spéciaux. De là on apporte les pierres au moyen de camions à bras.

Les camions qui servent au transport des pierres, doivent être garnis d’une planche à rebord disposée, comme l’indique la figure 434, pour arrêter les pierres qui pourraient se répandre sur le sol, quand on les extrait avec une pelle de l’intérieur de la voiture.

Fig. 434. — Partie postérieure d’une voiture à transporter les pierres pour le remplissage des drains.

Pour remplir les tranchées, on ne doit pas se borner à jeter pêle-mêle les pierres ; on leur fait subir un triage et un dernier nettoyage, au moyen d’un crible d’une forme particulière.

Fig. 435. — Crible pour le remplissage des drains en pierre.

Ce crible (fig. 435) est supporté par quatre montants verticaux de 1m,50 de hauteur environ, fixés aux deux côtés d’une brouette ordinaire. On peut changer l’inclinaison du crible au moyen des vis qui le fixent aux montants. Le crible repose sur le fond d’une auge en planches dont l’extrémité se prolonge de manière à arriver un peu au delà du bord de la tranchée à remplir. La planche verticale fixée aux côtés prolongés du crible, a pour but de forcer les pierres qui roulent sur le plan incliné de l’appareil, à tomber verticalement au fond de