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Machine (450 chevaux nominaux) 
1 800 ch. effec.
Épaisseur de la cuirasse 
0m,15

L’Alma, mise en chantier en 1865, est une réduction du Marengo dont elle conserve les traits caractéristiques en ce qui concerne l’éperon, le groupement de l’artillerie, le système de construction. L’épaisseur de sa cuirasse est fixée à 0m,15. Sa machine doit lui communiquer une vitesse de 12n et demi.

La figure 398 représente la corvette l’Alma.

Il est enfin une autre classe de navires cuirassés qui complète, par son objet, notre nouveau matériel naval. Ce sont les garde-côtes, porteurs d’une tour pour l’artillerie, et d’un éperon. Le Taureau, construit sur le plan de M. Dupuy de Lôme, et qui fut mis à l’eau en 1866, fut le premier modèle de ces nouvelles machines navales.

Ce modèle a été reproduit, à quelques modifications près, dans le Bélier.

Tandis que les batteries flottantes sont faites pour combattre sur place, le garde-côtes est destiné à naviguer. Il est ras sur l’eau, et recouvert d’une sorte de carapace en tôle, aux contours arrondis. Il est vigoureusement cuirassé, sans mâture, armé d’un éperon, doué d’une vitesse de 13 nœuds, et pourvu de deux hélices indépendantes, qui assurent à ses évolutions une rapidité extrême. Il peut donc braver le tir des navires qui ne fuiraient pas devant lui. Malheur à ces navires s’ils l’attendent ! Son éperon, sûrement dirigé grâce à sa facilité d’évolutions, doit infailliblement les briser.

Le choc est donc le moyen capital d’agression de ce redoutable engin. Néanmoins, le Bélier est armé de deux canons de gros calibre, logés dans une tourelle cuirassée tournante.

La figure 399 représente le garde-côtes le Bélier.

Voici les dimensions de ce garde-côtes, sur le modèle duquel on a construit le Bouledogue et le Cerbère :

Longueur 
66m,00
Largeur 
16m,05
Tirant d’eau moyen 
5m,40
Déplacement 
3 456 tonneaux.
Machine 
530 chev. nom.

Nous compléterons la description des types qui composent l’escadre cuirassée française, en mentionnant un bâtiment construit en Amérique, sous le nom de Dunderberg, et dont le gouvernement français a fait l’acquisition, guidé par des considérations diverses, parmi lesquelles celles relatives au système de construction, n’étaient peut-être pas les principales.

Le Dunderberg a été construit chez M. Webb, de New-York, qui avait également construit la frégate cuirassée italienne, Re d’Italia, ainsi qu’une frégate russe General-admiral. Ce constructeur avait fait marché avec le gouvernement des États-Unis, pour fournir ce navire, moyennant la somme de 1 250 000 dollars ; mais son prix s’étant élevé à plus de 2 500 000 dollars, le gouvernement américain refusa de recevoir le navire, pour cause de non-exécution du marché. M. Webb chercha alors à le vendre à un gouvernement étranger. De la concurrence entre la Prusse et la France pour son acquisition, est résulté le prix excessif auquel la France a payé ce produit américain.

Le Dunderberg n’a été prêt à prendre la mer que le 22 février 1867. À cette époque commencèrent, en Amérique, ses premiers essais, où il n’atteignit qu’une vitesse de 10n,2. Mais, après avoir été réparé et modifié à Cherbourg, il a obtenu 15 nœuds de vitesse.

C’est un navire cuirassé à fort central et à éperon. Ses murailles s’évasent, à partir de 1m,50 au-dessous de la flottaison, qu’elles coupent sous un angle de 45% et se prolongent ainsi jusqu’au pont principal, qui est à 1m,50 au-dessus de la flottaison. Au-dessus du pont s’élève le fort casematé. La largeur totale du fort est de 48 mètres ; ses murailles latérales, inclinées à 45°, viennent rencontrer celles du navire à peu près à angle droit ; ses murailles avant et arrière