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Fig. 394. — La frégate cuirassée la Gloire, construite en 1858.


rédigea le plan définitif de la première frégate cuirassée, qui reçut le beau nom de la Gloire. Ce plan fut approuvé par le ministre le 20 mars 1858, et l’exécution ne se fit pas attendre.

Ce sera ici le lieu de donner quelques explications sur la manière dont on applique sur les carcasses de bois des navires, les plaques de blindage. La figure 393, qui donne une coupe transversale de la coque d’un bâtiment de bois recouvert d’une cuirasse de fer, fera comprendre ce mode d’application, qui est d’ailleurs fort simple.

Il est bon de dire d’abord que la charpente d’un navire se compose de fortes côtes transversales, nommées couples, croisées d’une part, à l’intérieur, par des madriers sur lesquels s’appuient les poutres (baux ou barrots) des ponts ; d’autre part, à l’extérieur, par d’autres madriers jointifs, qui courent de l’avant à l’arrière, et qui constituent ce qu’on nomme le bordé du navire. Dans un bâtiment cuirassé, les intervalles compris entre les couples sont d’abord remplis de garnitures en bois, le long de toute l’étendue que doit recouvrir le blindage ; puis on donne au bordé, qui croise le massif ainsi formé, une forte épaisseur, 0m,30, parfois bien davantage ; on le fait en bois de teak, comme très-propre à servir de matelas d’appui à la cuirasse. C’est enfin sur ce matelas de bois de teak qu’on applique, à l’aide de puissantes vis à bois, les plaques de blindage, comme le montre la figure 393. Sur cette figure sont représentées en coupe les membrures successives de bois de sapin (S), de chêne (C), de bois de teak (T) et de fer (F). L’épaisseur de la cuirasse de fer variant selon qu’elle est au-dessus