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Fig. 375. — Coupe du fusil Chassepot laissant voir l’aiguille au moment où elle frappe la capsule fulminante.
A, chien que tire le soldat pour armer le fusil, c’est-à-dire pour tendre le ressort de l’aiguille.
B, coulisse dans laquelle glisse la culasse mobile.
C, culasse mobile contenant le ressort de l’aiguille.
h, coulisse-guide de la culasse mobile.
c, épaulement sur lequel s’arrête l’aiguille lorsqu’elle a été lancée par le ressort à boudin.
D, tige cylindrique portant l’aiguille. La tête de l’aiguille est tenue à son extrémité par une attache à baïonnette qui permet au soldat de la remplacer en quelques secondes, lorsqu’elle vient à casser. La vis à tête carrée v se retire alors pour extraire la tige D et son ressort.
E, aiguille.
F, guide de l’aiguille portant, en H, une rondelle de caoutchouc, qui étant comprimée par le gaz provenant de l’explosion de la poudre au moment du tir, produit la fermeture hermétique de la culasse.
K, tonnerre.
L, canon.
G, pastille fulminante qui, frappée par l’aiguille, enflamme la poudre de la cartouche.
I, ressort à talon pour l’arrêt de la détente.
J, gâchette de la détente.


contre-balancer l’inconvénient de la trop grande longueur de l’aiguille.

Quand l’aiguille vient choquer le fulminate, la flamme se communique à la poudre par deux petits trous percés dans le fond de l’alvéole.

La cartouche française est coûteuse, et sa fabrication demande de minutieuses précautions ; mais elle fonctionne admirablement.

Après ces explications préalables, on comprendra mieux les deux figures qui représentent le mécanisme du fusil Chassepot, avec les légendes qui expliquent l’usage de ses différents organes. La figure 373 représente le fusil ouvert pour le chargement ; la figure 375 représente l’arme au moment où l’aiguille frappe la capsule fulminante.

Le fusil Chassepot est bien supérieur au fusil Dreyse. Il ne présente pas la complication de l’arme prussienne ; ses mouvements sont moins nombreux ; le chargement est rapide et facile. L’aiguille étant retirée dans sa gaine pendant le chargement, et ne pouvant en sortir qu’au moment du tir, toute explosion de la cartouche, durant la charge, est rendue impossible. Plus de perte de gaz ni d’encrassement, ce qui ne contribuait pas peu à diminuer la vitesse du tir.

Le fusil Chassepot est plus court que notre ancien fusil de munition ; il ne pèse que 3 kilogrammes, et porte un sabre-baïonnette plus léger que l’ancien. La forme en est élégante et satisfait l’amour-propre de nos soldats.

Le canon, dont le calibre est de 11 millimètres, porte 4 rayures hélicoïdales. Grâce à l’absence de toute déperdition de gaz, ces rayures conservent tout leur effet, et font de l’arme une véritable carabine.

M. le maréchal Niel a adressé à l’Empereur