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buses à rouet qui font partie de la collection du Musée d’artillerie de Paris.


Fig. 345. — Arquebuse à rouet.
La pluie et le vent étaient sans action sur la platine à rouet ; en outre, le soldat était dispensé de porter du feu sur lui, ce qui amenait une diminution sensible dans le nombre des accidents. Mais ces avantages étaient contre-balancés par des inconvénients assez sérieux. Le mécanisme de la gâchette et celui du rouet étaient compliqués, et se dérangeaient facilement. Pour mettre l’arme en état de tirer, il fallait remonter le ressort moteur du rouet, comme on remonte celui d’une horloge. Cette opération, quoique rapide, n’était pas toujours achevée à temps, lorsqu’on était attaqué à l’improviste. De plus, la petite pièce d’alliage métallique s’usait rapidement et nécessitait de fréquents renouvellements. C’est pour cela que l’arquebuse à mèche, quoique plus lourde que l’arquebuse à rouet, fut longtemps préférée à la nouvelle venue.

Le premier corps d’arquebusiers à cheval fut créé en France, en 1537, vers la fin du règne de François Ier. Dans ses Mémoires, du Bellay donne quelques détails sur leur équipement. Il y avait différentes pièces pour recevoir les munitions, et l’ensemble de ces pièces portait le nom de fourniment, mot qui est resté dans la langue militaire. C’était un sac pour les balles, une bourse en cuir, pour la poudre de charge, et un amorçoir, contenant la poudre fine d’amorce. Les fourniments les plus renommés se fabriquaient à Milan.

Ce fut encore en Espagne que l’on perfectionna l’arquebuse, et qu’on en fit une arme un peu supérieure, qui prit le nom de mousquet.

Philippe de Strozzi, colonel-général de l’infanterie française, sous Charles IX, introduisit chez nous cette arme nouvelle, qui était en usage chez les Espagnols depuis le commencement du xvie siècle.

Le mousquet différait de l’arquebuse par la forme de la crosse, qui était presque droite, au lieu d’être fortement recourbée. Les premiers mousquets, encore très-lourds, se tiraient, comme les premières arquebuses, à l’aide d’une fourquine. Mais peu à peu on les rendit assez légers pour que l’on pût dé-