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térieur de chaque flasque, autour d’une roue mise en mouvement par une vis sans fin, au moyen d’une manivelle.

« Dans le cas où cet appareil viendrait à manquer, le pointage pourrait s’exécuter avec des coins placés sur l’entretoise de crosse.

« Pour modérer le recul, chaque flasque porte un frein embrassant le côté du châssis. L’épaisseur de la partie du châssis sur laquelle frotte le frein augmente progressivement à mesure que la pièce recule, de sorte que l’action des freins augmente en même temps que diminue la vitesse du recul.

« Les mouvements de mise en batterie et hors de batterie s’exécutent à la manière ordinaire, au moyen de palans fixés à l’affût d’une part, et d’autre part à la muraille ou aux boucles du châssis. Le pointage latéral s’exécute en agissant sur le châssis avec des palans attachés aux boucles de l’arrière. Les déplacements peu étendus peuvent s’exécuter avec des leviers engagés dans les cloisons des roues d’arrière»

« L’affût et le châssis pèsent 6 500 kilogrammes.

« Le poids total du canon de 0m,24 et de son affût est donc environ de 20 tonnes. La bouche à feu, ainsi montée, se manœuvre sans peine avec 20 hommes à la mer. En rade, ce nombre pourrait se réduire à 14. »

La figure 339 représente le canon actuel de la marine française de combat.

Fig. 339 bis. — Canon de 7 rayé français se chargeant par la culasse.

Il y a peut-être quelque danger dans l’emploi, à bord des navires, de canons chargés de cette manière. Si les servants des pièces négligent de faire exécuter à la vis, une fois mise en place, les mouvements nécessaires pour la faire rentrer dans les pas des écrous, la pièce peut partir par derrière, et lancer à bout portant la masse d’acier qui forme la vis obturatrice. C’est ce qui est arrivé à bord du Montebello, il y a quelques années, et à bord de la Valeureuse, en 1868, non sans occasionner de grands malheurs.

À la suite du premier de ces accidents, on a imagine un appareil de sûreté consistant en une suite de verrous qui empêchent de mettre le feu à la pièce, lorsque la vis obturatrice n’est pas entièrement fermée. Nos bâtiments cuirassés, nos corvettes cuirassées, nos garde-côtes, etc., sont armés de ces grosses bouches à feu.

Ces canons formidables répondent à un but spécial : percer les cuirasses métalliques des navires, attaquer ces forteresses flottantes qui se défendent des boulets ennemis par un épais revêtement de fer.

Il est une nouvelle pièce de canon rayée