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Fig. 325. — Canon Blakely de l’Exposition Universelle de Londres (1862).


mais la fabrique a été si perfectionnée, qu’on peut étirer les tubes et les condenser comme un lingot solide avec un grand avantage sur le fer empilé ou cueilli sans soudure. Les tubes d’acier sont quelquefois étendus sur la culasse du tube interne ; le mandrin est retiré quand le bout solide de l’enveloppe est martelé. Dans quelques cas, les enveloppes ne sont pas martelées, mais simplement brunies, forées et tournées comme elles sont sorties du moule. MM. Naylor, Wickers et Cie sont peut-être plus habiles que n’importe quels fabricants d’acier, à l’exception de la Cie Bochum en Prusse, dans l’art de couler de grosses masses de toutes formes, comme tubes, cloches, roues, etc., avec la perfection et l’uniformité requises. On considère néanmoins l’augmentation de force qui résulte du martelage comme compensant toujours les dépenses qu’elle entraîne dans la fabrique des canons.

« Toutes les parties en acier sont brunies. Ce procédé rend la cristallisation plus fine et augmente la densité, ce qui procure une ténacité absolue inférieure, mais une plus grande ductilité.

« Les résultats du canon Blakely ne sont pas très-généralement connus pour plusieurs raisons. D’abord, la plus grande partie de ces canons sont employés dans le service confédéré, de sorte que le détail des faits ne sera rendu public qu’à la fin de la guerre. En second lieu, les gouvernements du continent qui ont acheté de ces canons gardent le plus grand secret au sujet de leur artillerie. En troisième lieu, bien qu’il y ait été excité à plusieurs reprises, le gouvernement anglais n’a fait aucune expérience avec la dernière artillerie de Blakely *. Le fait que sir William Armstrong était ingénieur pour l’artillerie rayée et que le brevet du capitaine Blakely renfermait implicitement le premier canon de sir William Armstrong et sa fabrication peut avoir eu une certaine influence pour qu’il en ait été ainsi **. On affirme que le premier canon envoyé aux confédérés a tiré plus de 3 000 coups[1] ».

C’est dans le même système qu’ont été construites, en Amérique, les grandes bouches à feu qui servirent si utilement à repousser la flotte espagnole qui bloquait le port de Callao. Ces canons, dont on voit un modèle représenté par la figure 326, lançaient un boulet cylindrique de 250 kilogrammes, avec une charge de poudre égale au dixième de ce poids, c’est-à-dire de 25 kilogrammes. On voit sur ce dessin la corde et la poulie qui sont nécessaires pour amener le projectile à la hauteur de la bouche, au moment de charger.

Le canon Parrot a été construit, en Amérique, sur les mêmes principes que les précé-

  1. Traité d’artillerie et cuirasses, 3 vol. avec planches, in-8. Paris, 1866, traduit par Fauquet, t. I, p. 24 et suiv.