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333 kilogrammes. La pièce avec son affût et le caisson contenant trente-quatre coups d’approvisionnement, pèse 1 200 kilogrammes.

Le poids du projectile est de 4 kilogrammes, et la charge de poudre est fixée à 550 grammes, c’est-à-dire seulement un peu plus du dixième du poids du projectile. La portée maximum est de 4 600 mètres, mais la hausse marquant la portée utile, n’est graduée que jusqu’à 3 200 mètres.

Le projectile est un obus. Le canon rayé français est donc véritablement un obusier, le boulet plein étant totalement supprimé. L’obus est chargé de 200 grammes de poudre, lesquels suffisent à le faire éclater en vingt ou vingt-cinq morceaux dangereux, avec quelques fragments plus petits, que l’on ne peut compter.

Fig. 309. — Obus du canon rayé français et sa fusée métallique.

La figure 309 représente cet obus, muni de la fusée métallique du commandant Treuille de Beaulieu. La partie cylindrique et filetée de la fusée AB, est percée à l’intérieur d’un canal longitudinal communiquant, à angle droit, avec divers autres canaux pratiqués dans la tête aplatie, et qui ont leur ouverture à l’extérieur, aux points C et D. Tous ces canaux sont remplis d’une composition fusante qu’allume l’inflammation de la charge de poudre qui lance l’obus. Le temps que met à brûler une longueur donnée de la composition, est rigoureusement calculé. On peut faire éclater le projectile à une distance déterminée en ne laissant ouvert que l’un ou l’autre des évents que porte la tête A, du projectile, parce que chacun d’eux correspond à un canal de longueur différente.

Fig. 310. — Coupe de la tête de la fusée de l’obus français.

La figure 310 est une coupe de la tête de la fusée, on y voit les évents A, B, C, qui communiquent avec l’intérieur de l’obus. La figure 311 montre l’extrémité inférieure de cette fusée et l’abouchement des évents, A, B, C dans l’intérieur de l’obus.

Fig. 311. — Bout de la fusée avec les trois conduits.

Dans la pratique on se contente de boucher seulement les canaux qui feraient éclater l’obus à une distance plus courte que celle à laquelle on vise, afin que si l’évent correspondant à la distance voulue venait à manquer, l’inflammation pût encore arriver à la charge intérieure, par les canaux de longueur plus grande.

Le canon de campagne tire encore, au besoin, des boîtes à balles et des obus à balles, nommés shrapnels.