Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 3.djvu/423

Cette page a été validée par deux contributeurs.
Fig. 300. — Caronade de 30 de l’artillerie de la marine française.


un axe passant par l’anneau rompu que l’on remarque à la partie inférieure et moyenne, A, en remplissait l’office.

Paixhans proposa de substituer à la vieille caronade un canon, dont il donna le modèle : c’était une pièce de grand calibre, montée sur un affût solide et de manœuvre facile. La figure 299, page 417, donne l’élévation de cette pièce. Elle n’a pas d’anses à la volée, mais une anse remplace le bouton de culasse.

En avant de l’affût on remarque un petit cric Α supportant un projectile ensabotté B.

Le recul de la pièce la faisant glisser sur les roues de l’affût devait amener la bouche de la pièce, juste en position pour que le cric élevât le projectile au-devant d’elle.

Ces canons pouvaient, au besoin, tirer le boulet plein, mais leur projectile ordinaire était la bombe. Leur épaisseur, en effet, n’était pas assez considérable pour lancer le boulet massif avec une forte charge de poudre ; la bombe était plus légère. Paixhans avait jugé que les projectiles explosifs devaient produire sur les vaisseaux un effet autrement redoutable que les boulets pleins, soit en déchirant largement la coque, soit en éparpillant leurs éclats dans les batteries ou les agrès.

Les expériences ordonnées par le gouvernement confirmèrent pleinement cette théorie et ces prévisions.

Fig. 301. — Charge du canon obusier à la Paixhans.

La figure 301 représente la disposition de la charge dans le canon-obusier à la Paixhans. Α est la gargousse pleine de poudre ; C, la bombe munie de sa mèche ; B, le sabot de la bombe ; D est l’âme du canon ; E le canal aboutissant à la lumière.

Le sabot de bois B servait à maintenir la bombe dans la même position pendant son parcours dans l’âme, à empêcher les mouvements de rotation nuisibles à la justesse du tir, et à éviter que le choc direct de la dé-