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indiqua la manière de calculer des tables de tir d’après la nouvelle courbe. Les premières tables ainsi construites, furent publiées, en 1764, en Allemagne, par le comte de Graewenitz.

En 1777, Brown publia, en Angleterre, des tables de tir plus complètes.

Fig. 295. — Newton.

Enfin, en 1811, le géomètre français Legendre donna une méthode pour pousser aussi loin que possible l’approximation dans les calculs de cette courbe.

C’est d’après le troisième système, c’est-à-dire celui de Robins, que furent publiées, en 1798, les Tables de tir de Lombard, professeur aux écoles d’artillerie. Ces tables sont basées surtout sur de nombreuses expériences faites au pendule balistique ; cependant, l’auteur ne cherche pas à dissimuler que les résultats obtenus ne sont qu’approximatifs. Ces tables sont, de beaucoup, les plus exactes et les meilleures. Toutes les questions pratiques y sont résolues, depuis les plus faibles vitesses jusqu’aux plus grandes.


CHAPITRE XVI

théorie du pointage. — l’équerre de tartaglia. — la hausse de robins. — déviation des projectiles.

Connaissant la forme et les propriétés de la trajectoire, il sera facile de comprendre le procédé employé pour pointer les pièces de canon.

Dans la figure 296, la ligne droite AB passant par le sommet de la hausse, A, et par le guidon, B, est la ligne de mire ; elle aboutit au point C, qui est le but. La ligne EF est la ligne de tir : c’est la continuation de l’axe de la pièce. La trajectoire EGC reste constamment au-dessous de la ligne de tir, mais elle coupe deux fois la ligne de mire : une première fois au point D, que l’on nomme le but-en-blanc, une seconde fois au point C, c’est-à-dire au but même.

La pièce est bien pointée quand l’un des deux points où la trajectoire coupe la ligne de mire, coïncide avec le but à atteindre. Mais on ne considère, en général, que le second point.

Le point A, sommet de la hausse, pouvant être élevé ou abaissé pendant que le guidon B est fixe, on conçoit qu’en faisant varier l’inclinaison de la ligne ABC, la pièce restant fixe d’ailleurs, on pourra promener le point C sur toute l’étendue de la trajectoire. Inversement : la ligne de mire AB restant fixe et passant par le but, il sera possible, en changeant l’inclinaison de la pièce, ou la force de la charge, de faire parcourir toute la ligne de mire au point où la trajectoire doit couper cette ligne.

Or, en pratique, la charge est supposée la même pour tous les coups, et la vitesse initiale, par conséquent, toujours égale. Un autre élément encore est fixé : la distance du but. Il faut donc, en faisant varier l’inclinaison de la bouche à feu, déterminer la trajectoire à couper la ligne de mire à la distance fixée.

La hausse est divisée en longueurs portant inscrites les distances correspondantes de la